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Arts et culture

L’univers sonore du chant du Dire-Dire

Arts et culture

Par Emy Lafortune – Coordonnatrice des bénévoles

THÉÂTRE

Tonnerre, coups de pied, ongles qui grattent sur les murs : du 28 février au 4 mars dernier, les étudiants du département de théâtre de l’Université d’Ottawa ont installé le sombre univers de la pièce Le chant du Dire-Dire, de l’auteur Daniel Danis, au 135, rue Séraphin-Marion.

La pièce mise en scène par Charlotte Lafond Desmarais dans le cadre de son dernier projet de maitrise raconte la vie des trois frères Durant et de leur petite sœur Noéma, joués par quatre finissants du baccalauréat en théâtre. Les enfants, redevenus orphelins après qu’un soir d’orage ait tué leurs parents adoptifs, sont unis pour la vie et forment la Société d’Amour Durant, dans laquelle ils sont soudés, envers et contre tous. Au centre de cette union règne le Dire-Dire, jeu mystérieux inventé par leur mère pour les pousser à parler et qui leur permet, même devenus adultes, d’exprimer leurs plus grands secrets.

C’est la venue d’un second malheur, soit une maladie qui prend littéralement la voix de Noéma, qui fait monter la tension au sein du groupe et qui finit par laisser le monde extérieur s’y infiltrer, au grand désespoir de la fratrie Durant. Cette tension, qui grimpe en crescendo jusqu’à éclater dans la scène finale, est d’autant plus marquée par les effets sonores rendus omniprésents dans la mise en scène de Lafond Desmarais.

Sylvain Schryburt, directeur du département de théâtre, a d’ailleurs souligné ces effets sonores lors d’une rencontre après-spectacle. Selon lui, « c’est la première fois […] qu’on a un travail aussi poussé sur le son dans une production qui est faite ici ». Entre les jeux de microphones et les différentes techniques de production sonore, les acteurs ont été poussés à « développer une autre conscience », explique Laurent Forget, interprète d’un des frères Durant.

Le dramaturge Daniel Danis inventant souvent sa propre langue, l’équipe artistique a aussi pu laisser place à sa créativité dans la conception du décor, qui, selon Thomas Sinou, concepteur sonore de la pièce, représentait son « instrument de musique principal ». Ce décor, constitué d’une maison à l’envers ornée de murs en vieilles planches montées au fil de l’isolement de la famille Durant et d’une vieille balançoire, transformée en « machine » rudimentaire par les orphelins, finalisait l’univers de cette Société d’Amour marquée par la fatalité humaine.

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