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Éditorial

Lettre ouverte à Robert Head – « L’union fait la force » , mais quelle union?

21 septembre 2015

Cher Monsieur Head,

Qui êtes-vous ? Éternel étudiant, candidat au doctorat, spécialiste de l’apprentissage et finalement, membre du Bureau des gouverneurs à titre de représentant des étudiants diplômés. Il en manque quelque chose…

Ah, oui. Hypocrite.

Hypocrite de vous dire représentant de la population étudiante et de voter en faveur d’une hausse des frais de scolarité. Hypocrite de dire porter leurs voix, alors que seuls 46 étudiants ont voté pour vous. Hypocrite de vous dire proche des réalités étudiantes, alors que vous êtes dans la cinquantaine et vivez un style de vie très diffèrent de l’étudiant moyen. Hypocrite de dire pouvoir sympathiser à notre situation alors que vous avez déjà fait carrière, que vous êtes confortable financièrement, que vos études semble être plus un hobby qu’un tremplin vers la vie de vos rêves. C’est clair, vous ne nous représentez pas.

Comment osez-vous prétendre représenter les étudiants et votez en faveur d’une hausse des frais alors que vous, en tant qu’employé, vous n’en payez pas? Plus de 80 000 dollars en bourse! Ce poste est un de ceux où la voix étudiante trouve écho dans les hautes instances décisionnelles. Comment osez-vous prétendre prendre le coté des étudiant alors que l’Université signe votre chèque de paye? Le parfum du conflit d’intérêt nous pue au nez. Vous préférez fermer l’œil au fardeau financier qu’est devenue la hausse des frais de scolarité. Alors que vous encaisser un salaire avec bénéfices, nous « célébrons » 10 ans de hausse avec un gâteau.

Comment osez-vous prétendre représenter les étudiants et refuser de les écouter, de leur adresser la parole? La population étudiante s’oppose clairement à votre décision, vous le savez bien. Nous avons bien voulu vous donner la chance de vous expliquer, mais vous avez balayé ce droit à maintes reprises. Vous avez ignoré nos courriels. Vous n’avez pas retourné nos appels. Alors qu’une de nos journaliste s’est présentée à votre bureau, vous lui avez claqué la porte au nez et vous vous êtes sauvé comme un lâche. Si vous n’êtes pas capable de répondre aux questions d’une simple journaliste, comment êtes-vous en mesure de répondre aux questions, ainsi qu’aux besoins, de la population que vous devez représenter?

À lire votre page LinkedIn, on y trouve une citation intéressante : « Si la vie était juste, tout le monde irait se coucher le ventre vide. » Et bien Monsieur Head, au moins vous êtes loyal à vos principes. Avec votre approbation de la hausse, plus nombreux seront les étudiants et étudiantes qui iront au lit le ventre vide et la tête remplie de soucis.

Vous aimez bien citer que « l’union fait la force » lors des réunions du Bureau des gouverneurs. Il est toutefois intéressant de se rappeler que, avant d’être une devise rassembleuse des communautés francophones ou des militants de gauche, cette phrase avait un sens très diffèrent. Érasme-Louis Surlet de Chokier a utilisé ces mots pour consolider la bourgeoisie catholique avec un discours alarmiste contre les Hollandais. Léopold II, roi des Belges, a prononcé ces mêmes mots pour justifier la colonisation du Congo et les massacres qui ont suivi.

La question s’impose : à quelle union faites-vous référence? Celle des étudiants diplômés, solidaire et mobilisés pour faire valoir leurs intérêts? Ou bien celle de la structure de pouvoir en place, de l’administration de l’Université qui prend avantage des étudiants? Allez Bob, je pense que nous savons tous la réponse à cette question.

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