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Arts et culture

Ludwig : une BD à voir et à écouter

2 Décembre 2013

Crédit : Yulia Mikhailovna Teryaeva

 

 

 

 

 

 

 

– Par Louise Guillot –

C’est dans le cadre des Rendez-vous de la BD de Gatineau (RVBDG) 2013 que l’auteur et l’illustrateur Christian Quesnel a exposé son dernier projet Ludwig – lettre à l’immortelle Bien-aimée, un album multi-sensoriel qui retrace la vie du compositeur allemand, Ludwig van Beethoven. La Rotonde l’a rencontré.

La Rotonde: D’abord, pourquoi aimez-vous la BD?

Christian Quesnel: Ça remonte à l’enfance, j’ai beaucoup apprécié Pif Gadget car il y avait de la caricature, du réalisme et j’aimais cette diversité. Puis, à l’adolescence, j’ai lu Hugo Pratt, Enki Bilal, Philippe Druillet qui m’ont influencé par la suite.

LR : Parlez-nous de votre dernier projet, Ludwig, qui semble assez différent de ce que vous avez fait jusqu’à maintenant.

CQ : En regardant en arrière, il y a eu une première période d’albums historiques grand public destinés aux jeunes adolescents. Puis, je me suis beaucoup impliqué dans le studio Premières Lignes. J’ai fait des livres avec Danièle Vallée [Le D2UX, ndlr], et j’ai dirigé des collectifs. Donc une deuxième période avec des albums destinés à un public adulte, plus « underground », qui s’est terminée avec Cœur d’Argile, qui est beaucoup plus personnel. Maintenant, j’essaye davantage de véhiculer des sentiments, mes impressions dans mes histoires. Avec Ludwig, un autre cycle s’amorce.

LR : En parcourant Ludwig, on s’aperçoit que cela ressemble plus à une œuvre picturale qu’à de la BD traditionnelle. Pourquoi avoir choisi cette forme pour raconter la vie de Beethoven?

CQ : Le livre a été conçu pour qu’une trame narrative sonore remplace une trame narrative classique. Les images accompagnent la musique. Quoi de mieux que la musique de Beethoven pour traduire sa propre vie? L’allegro du Concerto pour piano n°5 m’a apporté une grande variété d’émotions : dramatiques, romantiques, violentes, parfois extrêmement douces. Mon travail s’oriente vers les arts visuels, donc il est difficile de le mettre dans une case. J’entreprends des projets où j’essaye de développer des choses qui me plaisent, qui racontent une histoire et qui communiquent quelque chose aux gens.

LR : Pensez-vous qu’on peut tout raconter en BD?

CQ : Oui, mais ça dépend de la façon de le raconter. On peut parler de tabous, il y a pleins de possibilités car la bande dessinée est un art jeune, on peut inventer et pousser les choses. Mon prochain projet par exemple, s’appuie sur un scénario de film. Il y aura sûrement une version iPad importante qui permet la manipulation et l’interaction.

LR : Vous semblez utiliser de plus en plus les nouvelles technologies, est-ce que ça change votre rapport à la BD?

CQ : Oui, ça change mes perspectives de travail parce que je publie certaines planches sur mon blog et j’ai des réactions presque instantanées. En fonction de ça, je peux ajuster ma pensée pour qu’elle soit bien reçue par le public. J’aime beaucoup cette mise en place des outils de communication entre le lecteur et l’auteur.

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