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L’U d’O face au réchauffement planétaire : Se désinvestir ou non, telle est la question

– Boni Guy-Roland Kadio –

Quelle est la place de l’Université d’Ottawa (U d’O) dans la lutte contre le réchauffement climatique? Le lundi 21 mars 2016, la première matinée d’échange d’une série organisée par le Bureau des gouverneurs (BdG) cherchait de répondre à cette question. Beaucoup de participant.e.s étaient présent.e.s pour ces trois premières rondes de discussion, et les échanges n’en étaient que plus tendus. Retour sur un bras de fer de 4 h entre deux points de vue : désinvestissement d’un côté, solutions alternatives à court et moyen termes de l’autre.

Comment l’U d’O peut-elle lutter?

Lors de cette première ronde de discussion, Misha Voloaca et Annie Bérubé, membre de l’organisation Équiterre, ont présenté sur les avantages du désinvestissement pour l’U d’O. Voloaca a expliqué que le désinvestissement est « un outil moral et politique », avant d’exprimer son souhait que l’Université réponde à ce défi. Berubé a prôné une décarbonisation financière, car selon de nouvelles recherches, il y aura un retour sur investissement important quand la transition se fait.

Robert Gorman, analyste financier agrégé et ancien de l’U d’O, ne partage cependant pas cet avis. « L’Université a développé ses propres mesures, ce qui est un pas très important », a-t-il expliqué, avant d’ajouter : « Le désinvestissement est inefficace. »

Le Canada face à la menace climatique

Lors de la deuxième ronde de discussion, le professeur de droit spécialisé dans les affaires environnementales, Stewart Elgie, a examiné avec les participants de quelle manière il est possible d’« utiliser l’énergie plus efficacement et ainsi passer à une technologie verte pour réduire le coût de l’écart ».

Nathalie Chalifour, codirectrice du Centre du droit de l’environnement et de la durabilité mondiale a quant à elle exposé qu’il existe d’autres solutions que le désinvestissement. Selon elle, il est plus important qu’il y ait au Canada une reformulation du droit qui prendrait en compte la question de l’équité et de la « responsabilité climatique », comme c’est d’ailleurs le cas au Danemark.

Les étudiants convaincus de la marche à suivre

La dernière table de discussion a mis en vedette les points de vue étudiants de Kristen Perry de l’Université McGill et de Chloe Rockarts de l’U d’O, toutes deux membres du mouvement pour le désinvestissement des universités. Rockarts s’est indignée de la faible réactivité de l’U d’O dans ce domaine.

« Notre université doit faire face à ses responsabilités en prenant de réelles décisions, en se désinvestissant totalement de l’industrie fossile, et en investissant dans l’énergie verte », a-t-elle insisté.

Le recteur Allan Rock était présent tout au long de l’évènement, contrairement à la plupart des membres du BdG. Interpellé par l’assemblée sur ces absences, il s’est montré hésitant, puis a rappelé : « Je ne suis pas venu pour parler, mais pour écouter. » Puis, il a tenu à assurer que la transcription des échanges ainsi que les documents et recherches présentées leur seraient acheminés, afin que, lors de la réunion d’avril du BdG où seront présentés ces enjeux, les débats n’en soient que plus informés.

 

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