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L’Université prend une décision monumentale

1 octobre 2018

Crédit photo : Andrey Gosse

Par Maeve Burbridge, journaliste

Lors de la rencontre du Bureau des gouverneurs (BdG) le 24 septembre, l’instance a été informé de la décision du conseil d’administration de l’Université d’annuler l’entente liant la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) et l’Université à cause des allégations de fraude, de gouvernance inadéquate et de la mise en lumière de conflits internes.

L’Université d’Ottawa a déclaré dans un communiqué de presse qu’il a perdu confiance en la Fédération étudiante au point où il juge nécessaire de résilier l’entente entre l’Université et la FÉUO, pour le bien de la population étudiante. C’est-à-dire que la FÉUO n’aura plus accès à l’argent provenant des frais de cotisation et ne sera plus reconnue comme le syndicat en charge des étudiant.e.s de premier cycle.

L’Université a pris cette décision en raison des allégations de fraude et de mauvaise gouvernance portées contre la Fédération étudiante. Il a aussi été mis au courant d’instances de conflits internes et de coercion au sein de la Fédération, facteur qui contribue aussi à la résiliation de l’entente.

Une mesure louangée

L’avis de résiliation de l’entente a été envoyé à la FÉUO avec un avis de trois mois avant que celui-ci n’entre en vigueur. À partir du 24 décembre 2018, la FÉUO ne sera plus reconnu comme unique entité pouvant représenter les étudiant.e.s de premier cycle et n’aura plus accès aux fonds provenant des cotisations étudiantes. 

La Fédération conteste toutefois la décision de l’administration ainsi que les propos dans son communiqué. Dans un communiqué de presse datant du mercredi 26 septembre, l’exécutif de la FÉUO affirme que ses membres n’ont aucune intention de quitter leurs postes. Dans ce même communiqué de presse, ils ont qualifié ce désaccord entre la FÉUO et l’Université d’Ottawa de « bataille ».

Selon Geneviève Tellier, professeure de science politique à l’Université d’Ottawa, « la décision a été prise pour souligner de graves problèmes. C’est-à-dire qu’il y a un problème de transparence, donc je pense que c’est tout à fait légitime ». Danielle Wilson, étudiante en science politique, affirme également qu’elle est d’accord avec la décision prise par le Bureau des gouverneurs puisqu’elle semble avoir été prise pour le bien commun. Selon Gabriel Chaussé, étudiant en sciences informatiques, « la résiliation du contrat entre la FÉUO et l’Université est une bonne chose. Nous savions tous que l’exécutif de la FÉUO est très corrompu. Le plus grand bénéfice de la situation est que notre argent ne sera plus gaspillé ».

La Fédération étudiante accuse également l’Université de vouloir résilier l’entente dans le but de discréditer les syndicats du campus, tels que la FÉUO, la GSAÉD et l’APUO. La Fédération étudiante serait donc, selon elle, le bouc émissaire d’un mouvement anti-syndicaliste de l’Université d’Ottawa.

Selon le raisonnement de la FÉUO, la volition d’annuler le contrat liant la Fédération à l’Université n’aurait donc rien à voir avec les problèmes de gouvernance et de gestion financière au sein de la Fédération. « Je ne suis pas convaincue de cet argument. Je ne peux pas dire que je sens un mouvement antisyndicaliste. La question de la malversation financière me semble plus préoccupante », atteste Tellier.

Comme l’indique le communiqué de l’Université, cette dernière souligne déjà offrir des services qui ressemblent à certains offerts par la FÉUO et « elle s’engage résolument à maintenir les services jugés essentiels ». Le U-Pass ne sera pas affectée par la résiliation du contrat, puisqu’il s’agit d’une entente séparée avec OC-Transpo.

Affaires financières

En vue des allégations portées contre la FÉUO de mauvaise gestion financière, l’Université a fait requête auprès de la Fédération d’effectuer un audit judiciaire. L’enquête aurait commencé cette semaine. La FÉUO affirme dans le communiqué de presse du 26 septembre qu’elle ne compte pas renoncer à ses fonctions, peu importe le verdict de l’enquête.

De plus, le transfert des fonds auprès de la FÉUO seront suspendus jusqu’à la fin de l’audit. Ça me frustre énormément que l’argent qu’on paye à la Fédération étudiante ait servi à des fins personnelles. C’est super injuste et je pense que la Fédération ne devrait plus avoir droit à cet argent-là », a déclaré Wilson.

Affaires internes

La démission de deux membres de l’exécutif a affaibli la FÉUO au cours des deux dernières semaines, soit Caroline Lu, ancienne V.-P. aux affaires de l’équité, et Katie Zwierchowski, ancienne V.-P. aux affaires internes.

En lien avec ces démissions, le BdG a récemment été mis au courant de soucis par rapport à la gestion des affaires internes au sein de la Fédération étudiante. En fait, à la dernière rencontre du conseil administratif de la FÉUO, Vanessa Dorimain a admis que « certaines expériences au sein de la FÉUO l’auraient incité à démissionner », parlant de la démission de Caroline Lu.

Pour le moment, l’exécutif de la FÉUO ne compte que deux membres, soit Paige Booth, V.-P. aux affaires externes et présidente par intérim, et Faduma Wais, V.-P. aux affaires sociales. Ceci est dû aux démissions de Lu et Zwierchowski, mais aussi au fait que Rizki Rachiq (président de la FÉUO), Axel Gaga (V.-P. aux opérations) et Vanessa Dorimain (directrice exécutive) ont du quitter leurs postes temporairement pendant la durée de l’audit judiciaire.

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