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Sports et bien-être

Lorsque les athlètes sont à distance

24 juillet 2020

Crédit visuel : Archives

Par Noémie Calderon Tremblay – Journaliste

Durant ce défi qu’est le confinement, les athlètes et le personnel des Gee-Gees de l’Université d’Ottawa (U d’O) ont su trouver un temps pour mettre l’accent sur divers sujets importants placés parfois plus bas sur la liste de priorités. En effet, lorsque les compétitions et les entraînements s’enchaînent, les étudiant.e.s athlètes peinent à trouver du temps dans leur horaire. Au cours des derniers mois, ils ont pu réfléchir et développer divers outils techniques et psychologiques, qu’ils leur seront utiles lors de leur retour à une routine normale.

Les athlètes étudiant.e.s ont accès durant l’année scolaire et l’été à différents spécialistes, et notamment des nutritionnistes, des physiothérapeutes, des thérapeutes athlétiques, des conseiller.e.s en santé mentale, des spécialistes en coaching sportif ou encore des conseiller.e.s académiques.

Nouvel horaire

Le personnel et les équipes des Gee-Gees utilisent plusieurs outils comme les médias sociaux, leur page Facebook, les textos et les courriels pour continuer à communiquer avec les membres des équipes, informe Joey Kwasniewski, entraîneur principal de performance universitaire pour les Gee-Gees.

Celui-ci s’occupe de former les entraîneurs seniors et les stagiaires qui travaillent pour toutes les équipes et les clubs universitaires.

« Nous enseignons à nos étudiant.e.s-athlètes comment utiliser et développer leurs habiletés et comment maintenir leur forme. Nous proposons des programmes et des sessions d’entraînement pour améliorer leur vitesse, leur force et leur mobilité », communique Kwasniewski.

Sieger Roorda, consultant en performance mentale pour les Gee-Gees, s’occupe quant à lui des programmes qui abordent la préparation mentale et la psychologie sportive pour les athlètes de l’U d’O. « Donc, tout ce qui est en lien avec l’anxiété de performance. Je développe des techniques avec les étudiant.e.s pour qu’ils ou elles puissent mieux gérer leur stress », spécifie-t-il.

Durant le confinement, Roorda a continué à voir régulièrement les étudiant.e.s dont il s’occupe au moyen de rencontres individuelles et d’ateliers sur Zoom. La priorité durant le confinement, selon lui, c’était de s’assurer de l’état physique et mental des athlètes. « On se rencontre souvent, on vérifie comment ça va et on voit s’ils ou elles ont des frustrations parce que les saisons vont être écourtées et que certaines compétitions sont annulées » exemplifie-t-il.

Les entraîneur.e.s, pour leur part, ont préparé des « sessions d’entraînement Instagram en direct, des sessions Zoom et ont utilisé la nouvelle application d’entraînement appelée Team Builder pour guider et fournir une structure aux athlètes. Maintenant que la province passe à l’étape 3, certain.e.s athlètes ont recommencé à s’entraîner en petits groupes sur le terrain Matt Anthony », révèle l’entraîneur principal.

Un temps pour la réflexion

« C’est normal que certain.e.s athlètes aient moins envie de s’entraîner qu’à l’ordinaire parce qu’il n’y a pas de compétitions ou de rencontres en équipe prévues », explique Roorda.

Ce dernier axe ses interventions sur le développement de l’autonomie comme moyen pour garder le moral et la motivation. Par exemple, il enseigne aux athlètes le fonctionnement de la motivation. Selon lui, il existe trois sources principales de motivation.

L’une d’entre elles, énonce-t-il, est le fait d’avoir de la compétence dans un domaine : « quand on est bon dans un sport et que l’on gagne des parties et bien c’est certain que ça nous donne envie de continuer. Avec le confinement, cependant, ce n’est plus possible. »

Roorda encourage alors les étudiant.e.s à se concentrer sur les autres principes de la motivation, comme l’autonomie et le sentiment d’appartenance à un groupe.

« Habituellement, on organise tout pour eux et maintenant, ils doivent s’organiser par eux-mêmes. Ils peuvent décider ce qu’ils font avec leur horaire », développe-t-il. 

Il indique qu’à l’ordinaire, les étudiant.e.s athlètes jonglent difficilement avec les différentes contraintes de leur horaire ; nombre d’entre eux ont déclaré être soulagés de pouvoir ralentir leur rythme de travail.

Il partage également que « les étudiant.e.s nouvellement recruté.e.s, sont contents d’avoir plus de temps pour s’entraîner avant le début des compétitions et des matchs. »

Les athlètes peuvent participer à des entraînements Zoom en ligne. Selon le consultant en performance mentale, ce genre d’initiative fonctionne très bien et encourage les membres de la communauté des Gee-Gees à se garder en forme.

Dans le cadre d’ateliers avec les athlètes, les étudiant.e.s et ses collègues ont eu des discussions sur différents mouvements sociaux importants à l’heure actuelle, comme Black Lives Matter. Le décès de George Floyd est venu secouer la communauté des Gee-Gees. « On s’est demandé comment, en tant qu’athlètes et qu’équipes sportives, on pouvaient mieux comprendre et se sensibiliser sur ces sujets », confie-t-il.

À la suite des échanges, continue-t-il, « on a entamé le processus pour mettre en place un groupe d’intervention au sein des Gee-Gees, qui réfléchirait sur les questions de la diversité et les moyens de mieux représenter nos athlètes de couleur. »

Kwasniewski rapporte que du côté physique « l’entraînement en ligne a été difficile pour certain.e.s. Le fait que chacun.e ne dispose pas du même équipement à la maison était également un défi. »

Il est surpris que le retour des entraînements sur le terrain se soit fait sans trop de problème : « les étudiant.e.s sont généralement heureux d’être à nouveau ensemble ». 

Le confinement, malgré l’annulation de plusieurs événements sportifs importants, a été pour les étudiant.e.s athlètes une occasion de consolider différentes habiletés connexes et de discuter d’enjeux sociaux avec les autres sportif.ve.s des Gee-Gees. 

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