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Logement alternatif : comment se loger différemment et moins cher

19 janvier 2015

 – Par Clémence Labasse –

Où se loger? C’est une question à laquelle les étudiants sont souvent confrontés, mais les bonnes réponses ne sont parfois pas celles auxquelles on s’attend. Loin de l’idéal de la maison de banlieue nord-américaine, ou de la location d’appartement en ville, il existe partout dans le monde de nombreuses solutions alternatives pour se loger mieux et moins cher, que ce soit sur le court ou le long terme. La Rotonde vous en présente quelques-unes.

La crise du logement pousse parfois à des solutions extrêmes. Pour protester contre le manque de logement étudiant, Fabian Sauer, étudiant à Münster en Allemagne, a décidé en 2013 de passer une fin de semaine dans la vitrine d’un grand magasin, exposé aux yeux des passants. À l’instar de ce coup d’éclat, un peu partout dans le monde, on rivalise d’originalité pour trouver de nouveaux moyens de se loger, de façon originale et économique.

Vivre dans une boite, une véritable option pour les étudiants

Avez-vous déjà rêvé de vivre dans un conteneur? Ces logements insolites se démocratisent de plus en plus outre-Atlantique. Une vague de projets de résidences en conteneur a vu le jour, un peu partout en Europe, depuis qu’aux Pays-Bas le premier projet a été amené par les promoteurs immobiliers Tempohousing en 2005. Selon son fabricant, la cité universitaire de Keetwonen est depuis la plus grande ville de conteneurs dans le monde. À Fribourg-en-Brisgau en Allemagne ou au Havre en France, par exemple, ces nouvelles résidences voient, elles aussi, le jour.

Concrètement, qu’est-ce que c’est? Pour l’équivalent de 350 dollars par mois, ces résidences sont non seulement bien équipées, spacieuses mais aussi esthétiques – si on aime – et écoresponsables. Parce qu’elles sont faites de conteneur recyclé, elles sont rapides à construire et à aménager. Elles permettent à chaque résident d’avoir une entrée privée, tout en ayant une aire commune, souvent la cuisine, partagée avec seulement une autre personne. Le plein air entre les conteneurs devient aussi une aire commune. La réhabilitation des conteneurs à Amsterdam a permis d’offrir un accès rapide au logement pour le plus grand nombre, tout en prenant compte de la situation matérielle des étudiants. Elle a permis de résoudre la crise de logements universitaires de la ville en quelques mois.

Développement durable et logement, une vraie tendance

Sur le campus de Lund en Suède, une vingtaine de petites maisons de bois ont surgi un peu partout. Grandes de 10 mètres carrés seulement, mais entièrement optimisées, elles ont été conçues par Tengbom Architects en collaboration avec les étudiants de l’Université de Lund. Ces maisons sont très respectueuses de l’environnement. Selon les estimations de leur promoteur, leur petite taille et leur bonne performance écoénergétique en général permettraient de réduire jusqu’à 50 % le prix de location pour les étudiants. Et ce genre de projet de micro-maison a de plus en plus la cote, notamment chez ceux qui choisissent l’auto-construction. En effet, construire sa propre maison de fond en comble est également une alternative sérieuse, et qui donne parfois des résultats insolites. Pour à peine plus de 400 dollars, il est possible de construire une petite « Earthbag House », un bâtiment qui utilise l’une des techniques de construction les plus vertes au monde. Edifiée à partir de sacs de sable entassés et recouverts d’enduit en terre, la structure est même résistante aux explosions et aux tremblements de terre.

Aux États-Unis, un étudiant de l’Université du Minnesota a quant à lui décidé d’acheter un bus scolaire pour 3000 $ et a consacré sa dernière année d’études à le réaménager en une caravane design de 18m², avec laquelle il parcourt maintenant le pays.

La coopérative d’habitation

Plus près de chez nous, il existe également des solutions alternatives moins connues du grand public. Par exemple, la vie en coopérative. Le principe est simple : proposer des logements qui n’appartiennent pas à un propriétaire ou une entreprise particulière, mais à une communauté à but non lucratif. L’un des objectifs de ces coopératives, outre la vie en communauté et l’entraide, est la préservation de loyers particulièrement bas. C’est ainsi qu’il est possible de trouver un appartement à une chambre pour environ 750 $ au cœur de l’une des villes les plus chères du Canada, Vancouver. En tout, on compte près de 2000 coopératives, un peu partout dans le pays.

Et à Ottawa alors? On peut recenser plus d’une trentaine de coopératives d’habitation dans la région de la capitale nationale. Il en existe une dans la Côte-de-Sable, le quartier le plus recherché pour les résidences étudiantes. Si celle-ci n’est pas spécifiquement tournée vers les étudiants, elle accueille ceux qui en font la demande et qui remplissent les critères. Son bureau et quelques-unes de ses unités se situent sur le campus, sur la rue King Edward. « La Coopérative communique de temps en temps avec moi pour des annonces, mais cela prend des étapes. En dehors de cela, je ne sais pas si nous avons des logements particulièrement alternatifs à proposer aux étudiants », explique Michelle Ferland du Service des logements de l’Université d’Ottawa en parcourant sa longue liste de solutions d’hébergement. Il est vrai que les environs de l’Université ne comportent guère de port où entasser des conteneurs, pas plus que de terrains libres où construire sa cabane : les étudiants qui voudraient défier les conventions devront faire preuve de beaucoup d’imagination.

 

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