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Arts et culture

Littérature : Sous la jupe

21 octobre 2013

– Par Myriam Bourdeau-Potvin –

Suzon Demers et Danièle Vallée, respectivement artiste visuelle et auteure, lançaient un premier livre né de leur travail commun. Mme Demers, comédienne qui, pour créer ses toiles, s’inspire de diverses pièces de théâtre, et Mme Vallée, qui signe les nouvelles littéraires s’inspirant des dites toiles, opèrent toutes deux dans la région d’Ottawa depuis de nombreuses années.

« Le projet qu’on lance ce soir est né de la complicité entre Suzon et Danièle. Le résultat est un livre à la fois visuel et littéraire », présente Marc Haentjens, directeur général des Éditions David. Le projet est d’abord né de l’idée de Suzon, qui connaissait déjà le travail de Mme Vallée. « À la fin de ma série [de toiles], j’ai demandé à Danièle si ça lui tentait d’écrire des histoires. Elle avait déjà travaillé avec Christian Quesnel [pour le livre Le Deux, qu’il illustrait], et je me suis dit que puisque je peins des corps féminins, ce serait bien de travailler avec une autre femme. »

Elles se sont rencontrées grâce au théâtre, un intérêt qu’elles avaient déjà en commun avant leur collaboration. Si les femmes inspirent les tableaux de l’artiste par ses courbes, ses costumes et sa délicatesse, elles donnaient un cadre restreint pour l’auteure. « Le fait que ce soit juste des femmes et que [Suzon] tenait à ce que mes thèmes soient orientés sur les valeurs des femmes, ça m’a bloquée. Je ne voulais pas être uniquement associée aux femmes et au mouvement féministe, mais j’ai réussi à me laisser emporter par ses œuvres », explique Mme Vallée, concernant sa démarche artistique. « Je pense que c’est la force de la femme qui ressort beaucoup dans le livre, ses forces par rapport à l’amour, l’éducation [et] la femme actuelle également, notamment dans les conflits religieux qui font parties de notre quotidien », renchérit-t-elle. Pour Suzon Demers, ce sont également des thèmes comme « la résilience, surmonter et rebondir, aller de l’avant » qui ressortent dans les passages du livre.

Malgré que le projet soit l’aboutissement de travaux communs, les deux femmes ont travaillé indépendamment. Selon Mme Demers, « ce qui était vraiment très bien dans le projet, c’était notre profond respect pour le talent de l’autre : on n’a jamais imposé de sujet l’une à l’autre ». De son côté, après les sept premières toiles qui ont inspiré les nouvelles littéraires, elle en a ajoutées d’autres à sa collection. « Moi, je continuais à faire mes œuvres et je ne peux être moulée sur le désir de quelqu’un d’autre. Je poursuivais mes démarches, et puis advienne que pourra! Quand tu sais que l’une à un talent, tu lui laisses libre cours et il se déploie davantage », explique Suzon Demers.

Pour Ghyslain Charron, professeur de philosophie à l’Université d’Ottawa, maintenant retraité, « les histoires correspondent parfaitement aux tableaux : ils se renvoient les uns aux autres et forment un tout très bien écrit. La femme est partout, présente dans différentes situations : se sont des femmes qui ont du caractère et qui savent où elles vont. […] Ce sont vraiment deux œuvres autonomes : les peintures et les textes. Par contre, il y a vraiment une fusion entre les deux. Une couleur, un ton qui fait comprendre comment les deux se répondent et se complètent ».

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