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L’intégrité du processus électoral remis en question

26 février 2018

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Par : Stéphanie Bacher- Journaliste 

 

La publication des résultats non officiels des élections de la Fédération Étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) sur Facebook n’a pas tardé à provoquer une avalanche de commentaires et à semer la colère chez un grand nombre d’étudiant.e.s qui ont remis en question l’intégrité du processus électoral et la légitimité des résultats des élections. Une fois de plus, le fossé semble se creuser entre les étudiant.e.s et la Fédération étudiante.

Avant que la publication annonçant les résultats non officiels des élections ne soit supprimée de la page Facebook de la FÉUO, elle a soulevé l’indignation et un sentiment d’injustice chez beaucoup d’étudiant.e.s. Plusieurs ont appelé à un recomptage des votes après ce qu’ils ont considéré comme ayant été un processus électoral frauduleux.

Lors de la dernière réunion du Conseil d’administration, le Comité des élections de la FÉUO a pourtant dressé un bilan somme toute positif du déroulement des élections. Il s’est notamment félicité de la stratégie de promotion utilisée cette année et du taux de participation qui est le taux le plus élevé depuis 2012, avec 17.6% de votant.e.s, soit une augmentation de 3.6% par rapport à l’année précédente.

Uni.e.s favorisé ?

Gabrielle Carrier, responsable politique de la bannière Solutions, souligne que Rizki Rachiq, candidat à la présidence de la FÉUO sous la bannière Uni.e.s, faisait partie du Comité des élections qui a sélectionné Qussai Abu-Naqoos comme directeur général des élections (DGE) avant de démissionner du comité pour se représenter aux élections. Elle note aussi que des changements aux règlements électoraux, qui défavorisent les candidat.e.s de Solutions, ont été effectués par celui-ci moins de 10 jours avant le début de la campagne électorale, contrevenant ainsi aux règles qui étaient en vigueur.

Ce nouveau règlement interdisait aux candidat.e.s de recevoir des appuis des clubs de la FÉUO, médias ou de toute autre organisation de l’Université, ce qui défavorisait fortement Solutions qui avait selon elle récolté beau­coup d’ap­pui de ces groupes au début de la campagne élec­to­rale. 

Un processus électoral influencé ?

Au contraire, les candidat.e.s se présentant sous la bannière Uni.e.s auraient selon elle été favorisé.e.s par le DGE. Par exemple, le podcast Power Circle aurait appuyé les candidat.e.s d’Uni.e.s alors que ce serait interdit par les règlements électoraux. Un autre étudiant, qui souhaite garder l’anonymat, a lui aussi raconté à La Rotonde soupçonner fortement le DGE d’avoir influencé le processus électoral et d’avoir utilisé sa position de pouvoir pour favoriser Uni.e.s et « rendre les élections très stressantes pour les étudiants non-Uni.e.s, ce qui, dans certains cas, a causé des dommages à leur santé mentale ». 

Carrier signale aussi que les bureaux de vote ont ouvert en retard au pavillon Roger Guindon. Dans un message publié sur sa page Facebook, l’Association étudiant.e.s pré-diplômé.e.s en sciences infirmières (AÉPSI) a exprimé sa frustration du déplacement et de la fermeture hâtive des stations de vote dans le pavillon Roger Guidon sans avertissement, une situation qui, peut-on lire, « diminue le sentiment d’importance des étudiants à RGN face aux associations étudiantes et entrave le processus d’élections ».

Le comptage des votes

Lors de la présentation de son rapport sur les élections au CA, Abu-Naqoos a affirmé qu’« à aucun point, il n’y a eu de problème en ce qui concerne la transparence des bulletins de vote ». Il a expliqué que les boites de scrutin avaient toujours été scellées, signées et étampées et qu’elles ont été gardées à l’extérieur du campus pour éviter que des membres de l’exécutif puissent y avoir accès.

Pour Michele Di Franco, étudiant en sciences sociales, le plus grand problème a été que « le comptage des votes n’a commencé que 14 heures après que les scrutins aient été fermés » sans qu’aucune justification n’ait été émise. Selon lui, les bulletins de vote étaient dans une salle à laquelle certains candidats, dont tous les membres de l’exécutif actuel de la FÉUO, avaient accès. Cela s’avère d’autant plus problématique que Di Franco croit aussi que le DGE aurait montré dans le passé de la partialité en faveur des candidats de Uni.e.s.

Des actions à venir ?

Carrier dit que Solutions ne planifie pas d’actions futures en réponse aux résultats électoraux en ce moment. Et même si Solutions aimerait qu’une enquête indépendante soit mise sur pied pour vérifier le déroulement des élections, cela pourrait exacerber les tensions actuelles. Di Franco estime pour sa part que « les étudiants sont frustrés et qu’ils ne vont pas partir silencieusement » et qu’il pourrait donc y avoir des actions à suivre dans ce dossier.

La Rotonde a tenté de contacter le directeur général des élections par courriel, mais n’a reçu aucune réponse à date de publication.

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