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L’Institut nait dans la controverse

15 septembre 2014

-Par Christopher Bernard-

L’Université d’Ottawa (U d’O) a annoncé la création d’un tout nouvel Institut de développement professionnel en politiques et sécurité, au Château Laurier, le 10 septembre dernier. Ce programme permettra à des acteurs des services publics et du privé d’obtenir un certificat orienté sur la prise de décision dans le domaine de la politique et de la sécurité.

Les associations étudiantes réagissent

            Annoncé en grande pompe mercredi dernier, le nouveau programme de l’U d’O a pris par surprise plusieurs acteurs de la communauté universitaire. Parmi ceux-ci, la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) et l’Association des étudiant.e.s diplômé.e.s (GSAÉD) se sont dites surprises et inquiètes à l’annonce de cette nouveauté. Le nouvel

Institut n’a pas fait l’objet d’une consultation publique, que ce soit du côté étudiant ou avec le Bureau des gouverneurs, l’organe décisionnel le plus important de

 l’U d’O.

            L’Université a aussi fait appel à George Friedman, directeur général de Strarfor, une compagnie privée qui œuvre dans le domaine du renseignement. Ce dernier était l’invité d’honneur du lancement officiel. Deux représentantes des associations étudiantes de l’U d’O, Anne-Marie Roy, présidente de la FÉUO, et Gabrielle Ross-Marquette, commissaire aux affaires externes de la GSAÉD, se sont dites inquiètes de la présence prépondérante du secteur privé lors du lancement.

            Dans un communiqué de presse émis conjointement à la suite de l’annonce de l’Université, les associations étudiantes ont exprimé leur mécontentement à voir le privé aussi impliqué dans l’évènement. « Lorsqu’on permet à l’intérêt de corporations privées d’infiltrer les programmes académiques, on remarque que le financement et le soutien des recherches effectuées pour l’intérêt public sont soutirés au profit des corporations qui ont fait des dons », a affirmé Mme Ross-Marquette.

Un cours parmi d’autres, selon le directeur

            Serge Blais, directeur du Centre de formation continue de l’U d’O, a cependant expliqué qu’étant donné qu’il ne s’agit pas de cours crédités mais bien d’ateliers de perfectionnement professionnel, la procédure d’accréditation du programme n’est pas la même.

            « Dans un contexte de cours normal, il va y avoir tout un processus qui va monter jusqu’au Sénat. Nos cours ne sont pas crédités. Le processus n’est pas le même, c’est beaucoup moins long. Le Centre de développement professionnel n’a pas comme clientèle celle du campus. C’est en parallèle avec l’Université, c’est autofinancé. C’est indépendant du reste du campus », soutient le directeur.

            Sur la page web du nouveau programme, l’Université explique que « l’Institut, qui n’est ni un centre de recherche ni un laboratoire d’idées, s’acquitte de trois rôles principaux : synthétiser le savoir, conseiller et former. »

            Cette définition de l’Institut n’a pas suffi à rassurer les représentants étudiants, qui concluent leur communiqué de presse en demandant à l’Université de rendre public les détails du financement et des objectifs, et en exigeant la suspension du programme jusqu’à ce qu’un rapport complet ait été présenté et approuvé par le BDG et le Sénat de l’U d’O.

            Selon M. Blais, le nouveau programme en politiques et sécurité n’est qu’un autre programme de formation continue parmi d’autres. « On donne 520 cours par année, c’est la même structure pour tous ces programmes », mentionne-t-il.

            M. Blais a répondu à certaines critiques qui évoquent que le financement d’acteurs du privé aura une influence sur le programme. « Il ne faut pas le voir comme ça. Pas plus que Telfer ou Desmarais définissent le contenu des cours des différentes facultés parce qu’ils ont donné de l’argent. Ce sont des commanditaires et non pas des partenaires », souligne ce dernier.

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