
L’influence de la rentrée sur les bars- À la recherche de la Semaine 101
Par Marc-André Bonneau et Ayoub Ben Sessi
Pour en savoir plus sur l’influence de la rentrée sur les bars à proximité de l’Université d’Ottawa, La Rotonde a fait sa tournée des lieux, se laissant guider par les rencontres qui ont déterminé son parcours. Bien que la majorité des individus interrogés ait désiré garder l’anonymat, leur expérience permet de donner le ton à un itinéraire qui est, depuis longtemps, bien connu dans la région.
22 h : La Maison Acadienne
L’atmosphère ne diffère pas des soirées typiques de l’endroit. Toujours aussi achalandée par une même clientèle d’habitués. C’est ce que le barman nous confirme entre le service de deux pichets. Aucun événement spécial n’a été officiellement organisé pendant la Semaine 101, mais il ne fait aucun doute que les étudiants présents ont pris en charge leurs propres célébrations.
22 h 20 : Le 1848
L’endroit nous semble calme, bien que plusieurs clients aient sans doute été attirés par un spectacle de musique qui avait lieu au Centre universitaire. Derrière le bar, les tenanciers expliquent que deux événements associés à la Semaine 101 alternative ont utilisé l’endroit. Les deux activités se sont déroulées sans alcool, pour qu’elles soient les plus inclusives possible.
Les barmans nous indiquent qu’il y a plus d’action dans le Vieux-Hull, puisque beaucoup de ceux qui s’initient ont 18 ans et ne peuvent consommer de l’alcool en Ontario. C’est connu : ils traversent la frontière. On s’apprête à les imiter.
22 h 35 : Le Nostalgica
On sort du 1848, à la recherche du lieu qui attire les foules. Ce n’est pas le Nostalgica qui répond à nos attentes. Samedi, à 22 h, l’endroit est fermé.
23 h : Aux 4 Jeudis
Trois membres de la sécurité font le point sur leur expérience de la semaine de la rentrée. Ces derniers n’ont noté aucun problème particulier dans les derniers jours. « Au 4, il y a beaucoup d’habitués. Ici, il y a des gens de 18 à 60 ans qui viennent », indique le plus âgé des trois hommes chargés de la sûreté. Son collègue, qui a cumulé plusieurs expériences comme agent de sécurité, évoque que les soirées d’initiation deviennent problématiques lorsque ceux qui s’y prêtent subissent trop de pression de leurs pairs, et que l’alcool entre en jeu. Les trois nous indiquent d’aller au Club Addiction, qui rassemble une clientèle plus jeune.
23 h 20 : Club Addiction
Une atmosphère électrisante se fait sentir à l’approche du lieu mythique. Après s’être soumis à une fouille obligatoire à l’entrée, on arrive rapidement au plancher de danse qui donne le rythme à la foule sur place.
Les consommateurs semblent plus jeunes que dans tous les autres endroits fréquentés. Le gérant nous indique que « la Semaine 101 a une influence positive sur son chiffre d’affaires » et que l’établissement « définit son image dans cette première semaine, puisque l’expérience des consommateurs va déterminer s’ils reviendront ou pas dans les semaines à venir ».
Ce dernier nous indique que les premières journées de la semaine, l’établissement était bondé. Il explique que des étudiants de partout, et plus particulièrement de l’Ontario, s’y rassemblent.
23 h 40 : Maison Nightclub
Impossible de rentrer, la boîte de nuit est pleine. L’établissement avait organisé un événement spécial pour célébrer la fin de la semaine d’initiation. Ouvert il y a près de six mois, le lieu est l’un des plus convoités lorsqu’on est sur place. Une file s’éternise devant les portes.
Minuit : La Police
On tente d’arracher quelques mots à deux agents des forces policières, stationnés dans une ruelle. Ces derniers sont catégoriques : la Semaine 101 ne change rien à leur routine. Selon eux, même s’il y a plus de jeunes dans le Vieux, ce n’est pas synonyme de plus de problèmes.
00 h 30 : Pizza Italie
Il est trop tôt pour voir l’endroit au moment le plus intense de la soirée. Les cuisiniers connaissent la routine : c’est vers 2 h du matin qu’une longue file se forme, pour rassasier ceux qui ont été éprouvés par une longue soirée bien arrosée.
00 h 45 : Le taxi
Le premier chauffeur à qui on s’adresse n’hésite pas un instant. « Je ne vais jamais chercher des clients au Addiction. […] Les jeunes, c’est souvent plus
problématiques », explique le jeune homme dans la trentaine. Ce dernier vise plutôt à servir des clients du Troquet et du 4 Jeudis, qui sont généralement moins agités.
Alors que les bars d’Ottawa sont déjà fermés, à son tour, la nuit s’achève dans le Vieux-Hull. Cette dynamique n’a rien de nouveau pour les tenanciers. Ils ont dû trouver des stratégies pour s’adapter à cette situation unique, qui a profondément marqué plusieurs facettes du développement de la région. Retour à Ottawa.