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L’impact retentissant du vote millenial

30 octobre 2017

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Chantal Hébert sur l’électorat canadien

Par Charlotte Côté-Coordinatrice des bénévoles 

 

Le 16 octobre dernier, c’est dans une atmosphère conviviale et décontractée, au 4e étage de l’édifice Desmarais, que Chantal Hébert donnait la conférence Charles R. Bronfman « D’Expo 67 à Canada 150 : ce qui a changé… ou pas ». Retour sur l’allocution de la journaliste franco-ontarienne de renommée sur le changement générationnel du paysage électoral canadien.

 

Le poids démographique des jeunes

Selon Hébert, le Canada du 150e vit un virage générationnel similaire à celui d’Expo 67, au détail près que les baby-boomers sont maintenant les milléniaux; et si le premier ministre canadien, Justin Trudeau, ne doit pas son élection à ces derniers, il leur doit sa majorité.

« Son père et lui ont su incarner une sorte de société qui parlait [à ces générations de jeunes démographiquement puissants] », a affirmé l’experte en politique fédérale. Le glissement est tel qu’il retentit auprès des élites : à 45 ans, Trudeau est le plus âgé des trois chefs des partis officiels de la Chambre des communes.

De l’élection de Jagmeet Singh à la tête du Nouveau Parti démocratique (un choix judicieux et non courageux, selon Hébert), à l’inversion du triangle d’appui du Parti Québécois (de moins en moins porté par les jeunes), en passant par le besoin du Parti conservateur à renouveler ses positions (sur les changements climatiques entre autres) pour garder les jeunes, Hébert a décrit un changement de priorités : « Il y a un déplacement de valeurs […] L’avortement, les droits LGBTQ+, et peut-être même l’aide à mourir, ce sont des questions réglées pour les millenials ».

Une prise de conscience

Des 70 personnes présentes, on comptait une cinquantaine d’étudiant.e.s. « Beaucoup de jeunes comprennent leur pouvoir en tant que consommateur, mais réalisent moins leur pouvoir électoral » note Damien-Claude Bélanger, professeur d’histoire à l’Université d’Ottawa et membre de l’auditoire. Lui et ses collègues se sont réjoui de la participation des étudiant.e.s à la période de questions.

Vote minoritaire nécessaire

La chroniqueuse a aussi abordé la question du vote autochtone, qui a bondi de 15% aux élections de 2015. « Même s’il n’y a pas satisfaction [quant aux promesses non tenues du gouvernement], il y a eu un éveil », a souligné Hébert : en effet, dans 51 circonscriptions, même minoritaire, le vote autochtone est déterminant dans les résultats.

« Il ne faut pas nécessairement être majoritaire, mais mobilisés », a-t-elle signalé, faisant également allusion à la vingtaine de circonscriptions hors Québec où le vote francophone pèse dans la balance.

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