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Arts et culture

Proscenium Works 1979-2011: L’illustre Trisha Brown Dance Company

13 octobre 2015

Par Lissa Léger

Danse CNA présentait, la semaine dernière, la Trisha Brown Dance Company (TBDC) à titre de spectacle d’ouverture de sa saison 2015-2016.

Trisha Brown

Après sa formation au Mills College en 1958 et ses études auprès d’Anna Halprin, Brown s’est installée à New York en 1961. Dès lors, elle participe aux  balbutiements de la danse postmoderne avec le Judson Dance Theatre. Ce groupe rejette les contraintes plus rigides de la danse classique, tout comme le fait maintenant la danse moderne, et vise une recherche technique plus approfondie qu’elle explore avec la danse improvisée et la danse contact. C’est en 1970, dans le quartier de SoHo, que Trisha Brown fonde la compagnie TBDC et créée Man Walking Down the Side of a Building, un spectacle parmi tant d’autres qui sera présenté dans des lieux de représentation non conventionnels, comme dans les rues, sur des toits ou dans des édifices désaffectés.

Le survol d’une carrière

La soirée a débuté avec une création de 1983, Set and Reset. Cette œuvre phare de la chorégraphe américaine démontre bien la genèse de la recherche de Brown. La chorégraphie, interprétée par sept danseurs, donnait lieue à des mouvements géométriques. C’est-à-dire, la création de lignes présentées par des bras en extensions ou leur combinaison avec des torsades fluides, parsemées de sauts en ouverture, qui donnaient naissance à plusieurs dynamiques surprenantes. Les danseurs alimentaient cette géométrie de spontanéité, avec des mouvements sensuels coulants et fondants, pour ensuite surprendre avec de nouvelles extensions. Avec un environnement musical singé Laurie Anderson, Long Time No See est une plateforme idéale pour laisser place à la déconstruction et la reconstruction des séquences chorégraphiques. La transparence des costumes et de la toile de fond permettait d’explorer le visible et l’invisible alors que des couples qui traversaient l’arrière-scène rappelaient cette notion de programmation/reprogrammation comme passage obligé avant de regagner le premier plan.

Le solo If you couldn’t see me vint ensuite. La soliste présenta l’entièreté de la chorégraphie le dos tourné au public. C’est avec le dos découvert et expressif que la danseuse Jamie Scott réussit à captiver son public, en lui donnant l’impression d’assister au spectacle depuis les coulisses, en toute intimité. Puis, le duo masculin Rogues s’est élancé sur les planches. Rogues a vu les deux interprètes s’entredéchirer en cherchant constamment des moyens de briser l’unisson, symbolisant le temps qui se fracasse. La soirée TBDC s’est terminée avec le morceau PRESENT TENSE. C’est à ce moment que les sept danseurs ont repris les rênes de la scène, pour nous présenter une des chorégraphies les plus spectaculaires signées Trisha Brown : une séquence aérienne bondée de portées où les corps s’entremêlaient en se supportant.

Danse CNA a proposé une soirée divertissante qui offrait une vue d’ensemble sur la carrière d’une grande dame de la danse postmoderne et contemporaine, ceci alors que le CNA est souvent critiqué pour avoir un public d’abonnés ennuyeux à tête blanche. Aller au CNA, c’est surtout avoir la chance de découvrir des spectacles de renommée internationale et de voir le travail d’artistes qui ont influencé des générations, comme l’a fait Trisha Brown.

 

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