
Ligue canadienne de hockey féminin : Les Canadiennes soulèvent la coupe Clarkson
Sports
Par Philippe Marceau-Loranger – Chef de pupitre Sports
Le dimanche 5 mars dernier se déroulait à Ottawa un évènement d’envergure. Pour une deuxième année consécutive, le centre Canadian Tire accueillait la finale de la coupe Clarkson, opposant les deux puissances de la Ligue canadienne de hockey féminin, l’Inferno de Calgary et les Canadiennes de Montréal.
Finale Calgary-Montréal, prise deux
Il s’agissait en fait d’une reprise de la finale 2016, à l’occasion de laquelle l’Inferno avait remporté le premier titre de son histoire en lessivant les Montréalaises par la marque de 8-3. C’est donc avec le couteau entre les dents que ces dernières, menées par les Olympiennes de renom, Marie-Philip Poulin, Caroline Ouellette et Charline Labonté, entamaient le match va-tout avec un seul objectif en tête : ramener la coupe à Montréal.
Les Canadiennes, accoutrées dans les teintes de bleu-blanc-rouge associées à leur partenaire de renom, le Club de hockey canadien, ont connu un fort début de match en marquant le premier but par l’entremise du bâton de Katia Clement-Heydra. En deuxième période, l’athlète des grandes occasions, Marie-Philip Poulin, a battu la portière de Calgary, Emerance Maschmeyer à l’aide d’un tir voilé, tandis qu’au troisième tiers, l’Inferno a réussi à resserrer l’étau sur ses adversaires lorsque Jill Saulnier a enfilé l’aiguille. Puis, la formation de Calgary a augmenté la pression, mais en vain, car Poulin est venue fermer les livres dans un filet désert.
Immédiatement après la rencontre a eu lieu l’octroi du trophée de joueuse par excellence des séries, et c’est la gardienne de 34 ans, Charline Labonté qui a remporté le prix, elle qui a conservé une moyenne de buts alloués de 1.00 par match. Elle a d’ailleurs raflé le prix de la meilleure gardienne de l’année en LCHF, tandis que Poulin a une fois de plus remporté le titre de joueuse par excellence de la ligue en saison régulière. Pour Labonté, la victoire avait un gout particulièrement exquis après l’amère dégelée subie la saison précédente : « Quand tu perds de façon aussi décisive, tu dois apprendre de ça. Il fallait tourner la page, mais c’est certain qu’à chaque fois qu’on affrontait Calgary, c’était toujours dans mon arrière-pensée que je voulais ma revanche. »
Un circuit en pleine progression
Pour les Canadiennes, qui n’ont adopté ce nom qu’en 2015 (elles s’appelaient les Stars de Montréal auparavant), suite à leur partenariat avec les Canadiens de la Ligue nationale, il s’agissait d’une quatrième coupe Clarkson, une première depuis 2012. Ce trophée, emblème de suprématie au hockey féminin n’a été offert à la LCHF qu’en 2009, par la gouverneure générale de l’époque, Adrienne Clarkson. Pour la commissaire du jeune circuit fondé en 2007, Brendan Andress, cette fin de semaine de la coupe Clarkson à Ottawa s’est avérée un succès, et elle espère pouvoir inspirer les joueuses en devenir : « La ligue a beaucoup crû au courant des dix dernières années, notamment en formant de solides partenariats d’affaires. À voir le nombre de jeunes filles présentes à cette finale, c’est super. Au lieu de grandir en idolâtrant des joueurs comme Sidney Crosby, elles auront des modèles féminins exemplaires comme Marie-Philip Poulin ».
Si le circuit présente un excellent calibre, les joueuses sont toujours loin de pouvoir vivre de leur sport. Toutefois, grâce à des partenariats formés au fil du temps, elles n’ont plus à tirer les cordons de la bourse pour pouvoir jouer. La ligue, qui compte aujourd’hui cinq clubs situés à Montréal, Calgary, Toronto, Brampton et Boston, a acquis une certaine stabilité, alors que les tentatives d’implantations d’équipes à Burlington, Mississauga, Québec, et Vaughan ne se sont pas avérées viables à long terme. Qui plus est, la capitale nationale a jadis eu son club, les Senators, jusqu’en 2010. Pour la saison prochaine, la LCHF devra encaisser un dur coup, en raison de la décision prise par les pontes d’Hockey Canada de centraliser le programme de hockey féminin, en vue de défendre son titre olympique à Pyeongchang, en Corée du Sud.