Entrevue
Par Gabrielle Lemire, Cheffe Arts et culture
Depuis 15ans, Damien Robitaille séduit la communauté franco-ontarienne. Après une jeunesse marquée par la langue française autant que la langue anglaise, il se lance en 2003 dans la création d’un album francophone. Les festivals, les concours et les prix se multiplient pour l’auteur-compositeur-interprète qui est présentement en tournée pour son album Univers Parallèles en 2017. La Rotonde a eu la chance de s’entretenir avec le chanteur lors de Contact Ontarois organisé par Réseau Ontario en janvier.
La Rotonde : Comment avez-vous commencé à jouer de la musique?
Damien Robitaille : C’est familial. Mon père jouait de la musique pas mal. Mon grand-père était un musicien connu dans la région. C’est sûr que j’ai un peu hérité de ça, ça m’a beaucoup influencé. Je pense que mon village aussi est très musical [Lafontaine]. Dans les artistes franco-ontariens, il y en a quand même une bonne gang qui vient de ma région. C’est dans mon sang.
LR : Comment votre parcours universitaire a-t-il eu un impact sur votre carrière?
DR : À l’université, je me disais c’est ça que les gens font, après le secondaire. Je me disais « je vais devenir prof de musique ». Mais l’école traditionnelle, ce n’était pas fait pour moi. J’aimais les cours de musique, jouer du piano, chanter, c’est ce que j’aimais, pas faire les dissertations (rires). Ce qui m’a influencé aussi, c’est que j’allais à l’école en anglais, à Sir Wilfrid Laurier à Waterloo. Alors c’est la première fois que c’était 100% en anglais. Je m’ennuyais du français énormément! Les deux langues occupent une grande place dans ma vie, mais je me suis dit le français a plus besoin de musique, il y a assez de monde qui font de la musique en anglais. C’est plus une façon d’être unique, d’être original. Je trouve ça important d’être fier de qui tu es et d’où tu viens. C’est important de rester soi-même dans la vie.
LR: Quel a été le plus gros défi de votre carrière depuis 15 ans?
DR : C’est toujours un défi d’écrire une toune. Mais, chaque projet est un mini-défi. J’aime ça des challenge et sortir de ma zone de confort. C’est ça qui nous fait grandir. J’accepte pas mal de petits projets, ici et là et des trucs que je n’ai jamais faits. Animer à la radio, à la télé, jouer dans des films. Continuer à faire des spectacles, c’est un défi à chaque fois. Il faut s’adapter à l’industrie musicale qui change constamment. Ça change vite! Avant les disques se vendaient, maintenant les gens n’achètent plus de disques. Il y a moins d’argent, les gens sortent moins voir des spectacles. Alors, il faut que j’adapte mon show, que j’aie moins de musiciens, un trio… Il faut juste être malléable, être caméléon.
LR : Quel serait votre emploi rêvé si vous n’étiez pas dans le monde de la musique?
DR : Si je n’étais pas artiste, je serais prof de musique, ou quelque chose comme ça. Sinon, boulanger. Faire du pain, ce serait le fun. Ou travailler dans un parc ou dans une forêt. Moi, j’ai plein de passions dans la vie, il n’y a pas juste la musique. On peut toujours trouver des passions ailleurs.