– Par Lysane Caouette –
La Rotonde a accueilli l’artiste-slameur local Yao dans un petit café afin de discuter de son récent projet musical. Né sur les terres de la Côte d’Ivoire, d’origine togolaise et Ottavien d’adoption depuis l’âge de 12 ans, Yaovi Hoyi, communément appelé Yao, a lancé son nouveau disque Perles et paraboles le 29 octobre dernier.
C’est après deux ans d’absence sur la scène musicale que ses dernières créations ont enfin vu le jour à travers Perles et paraboles. Le slameur ne s’est pas limité à un horizon étroit. Au contraire, il a littéralement sauté de sa coquille confortable et douillette afin de « rester loin de tout ce qui était près de son genre musical ». C’est grâce à sa curiosité que Yao, épaulé par le réalisateur Sonny Black, s’est permis d’intégrer ses découvertes musicales dans son travail. Curieux de nature, il adore expérimenter de nouveaux univers artistiques. C’est avec une pointe d’humour que Yao nous a partagé qu’il apprécie bien un chanteur allemand sans comprendre ses paroles, se laissant seulement bercer par les mélodies.
Les courants de ses inspirations passent de l’Amérique latine à l’Angleterre, et des États-Unis à Gainsbourg. Son identité multiculturelle, considérée par lui-même comme étant un « amalgame de cultures », se reflète dans sa musique.
Yao pratiquait surtout le théâtre en Côte d’Ivoire, considéré comme son premier amour. Puis, la poésie est naturellement venue de paire avec le chant. « J’aimais écrire des poèmes et écouter de la musique. J’étais l’enfant qui avait toujours son lecteur cassette. J’adorais surtout le Rap ». Puis, l’affaire s’est concrétisée lorsque ses amis et lui ont improvisé un petit groupe de Rap, faisant des petits trucs, ici et là, mais jamais rien de sérieux.
Étant très doué à l’école, l’écrivain a pu faire de l’art en parallèle à ses études.
Par la suite, Yao a été divisé entre les études universitaires et le travail. C’est à ce moment que l’art est naturellement retombé dans sa vie. « Je me suis dis qu’il manquait quelque chose à ma vie. […] Écrire, c’est mon exutoire ».
Un fond slam/jazz meuble son disque Perles et paraboles. L’artiste-slameur s’est permis de faire des escapades dans le Reggae, le Funk, la House, le Disco et dans du Jazz très contemporain. Cependant, le fil conducteur de l’album reste l’écriture.
« La musique évolue avec moi. Je voulais que ce soit représentatif du point où j’en suis dans ma vie présentement. […] Cet album là, c’est cette maturité, cette évolution artistique que j’exprime dans Perle et paraboles. », affirme Yao.
Perle, objet rare et précieux de sa signification, a été l’approche artistique de l’écrivain lorsqu’il a composé ses textes. Bien peaufinées par sa prose, ses chansons désignent une histoire, ou bien un voyage, qui baigne dans un univers très différent des autres.