– Par Claude Denis –
Lettre de lecteur sur l’article
« Une initiative qui ne fait pas l’unanimité » (La Rotonde, 27 janvier 2014, p. 3)
Le projet d’École d’études gouvernementales, qui est mis de l’avant par l’administration centrale de l’Université d’Ottawa, fait l’objet de l’article « Une initiative qui ne fait pas l’unanimité » (La Rotonde, 27 janvier 2014, p. 3). Mes propos, recueillis par la journaliste Sinda Garziz, y sont rapportés d’une façon généralement correcte. J’aimerais quand même apporter des précisions et corriger quelques erreurs.
D’abord, l’article fait une grande place aux idées et préoccupations de l’École d’études politiques (ÉÉP) concernant ce projet, via l’entrevue avec moi et le mémoire de l’ÉÉP au groupe de travail du vice-recteur aux études, sur lequel les journalistes semblent avoir mis la main. J’apprécie grandement que les perspectives de l’ÉÉP soient ainsi communiquées à la communauté universitaire. Ceci dit, l’article pourrait laisser croire qu’il n’y a que l’ÉÉP qui a des choses à dire sur le projet, et en particulier sur le très problématique rapport de la firme de consultants Plamondon and Associates, qui propose la création d’une nouvelle école. En fait, pendant les deux jours de consultations la semaine dernière, la plupart des départements et écoles de la Faculté des sciences sociales, ainsi que son doyen et ses trois vice-doyennes ont fait des présentations et soumis des mémoires au groupe de travail du vice-recteur aux études Christian Detellier. Des étudiants, des professeurs et au moins un autre doyen se sont aussi exprimés. Il est donc important que les lecteurs et lectrices de La Rotonde comprennent qu’un vaste ensemble de réactions au projet se sont fait valoir auprès du groupe de travail.
Ensuite, je veux noter plusieurs erreurs factuelles dans l’article, concernant l’École d’études politiques et la façon dont elle est intervenue dans ce dossier. Pour commencer, l’ÉÉP n’a pas un doyen, mais un directeur ; je suis appuyé par un directeur adjoint, le professeur André Lecours, et une directrice adjointe, la professeure Geneviève Tellier. Nous sommes allés, tous les trois, présenter les positions de l’ÉÉP au groupe de travail. Ces positions ont été élaborées collectivement, par l’ensemble des professeurEs de l’ÉÉP lors de nos assemblées. À notre assemblée régulière du 14 novembre, nous avons d’abord identifié des principes à être respectés, face à des rumeurs persistantes sur un projet de nouvelle école, et avant que nous ne connaissions le contenu du « Rapport Plamondon ». Ensuite, en assemblée spéciale le 16 janvier, nous avons formulé nos réactions au Rapport dont nous venions tout juste de prendre connaissance.
Ces corrections pourraient sembler banales, mais elles vont au cœur du principal défaut du projet de nouvelle « école d’études gouvernementales » tel qu’il s’est développé jusqu’à maintenant. Alors que ce projet a cheminé de façon secrète, hors des processus et instances appropriées de l’université, les idées et positions formulées par l’ÉÉP sont le résultat de la participation de l’ensemble de nos professeurEs. Comme le dit le dernier paragraphe de l’article au sujet du projet de nouvelle école, un meilleur processus – plus ouvert, participatif, transparent et respectueux des instances universitaires – aurait produit un meilleur résultat. Il n’est pas trop tard, et l’École d’études politiques ne demande pas mieux que de renforcer les capacités de l’Université d’Ottawa dans un domaine qui nous tient à cœur, l’étude des politiques publiques et sociales, et des enjeux contemporains.
Claude Denis, PhD
Professeur et Directeur
École d’études politiques