Lettre à l’éditeur de La Rotonde à l’égard du débat sur le référendum
– Par Alex Nathaniel Boettger –
Cher Monsieur Athmni,
J’étais une des quelques personnes présentes au débat de ce soir. Une des critiques qui surviendra surement est le fait qu’il n’y avait personne qui voulait représenter ceux qui s’opposent à ce référendum. Je ne peux parler de ma propre perception des éléments, mais je crois nécessaire de mentionner quelques éléments qui ont brimé ma participation.
De un, d’après mes expériences personnelles, plusieurs membres de la population étudiante agissent de façon hostile envers l’équipe de l’opposition. Je crois que la majorité des personnes raisonnables ne voudraient pas se présenter comme représentant de l’opposition si on pouvait s’attendre à être traités d’anti-démocratiques, de droitistes, ou pire encore.
De deux, comme mentionné sur les réseaux sociaux, ceux qui s’opposent au référendum n’ont pas eu le temps d’organiser une opposition officielle. Ceci implique que ces gens n’ont pas pu discuter des raisons pour lesquelles ils et elles sont contre le référendum. De ce que j’ai vu, il y a plusieurs personnes avec des idéologies distinctes et ce serait difficile de bien les représenter sans avoir été informé. Il existe une grosse différence entre quelqu’un qui est contre l’instauration d’une AG comme instance décisionnelle suprême, quelqu’un qui préfère le système oligarchique qui existe en ce moment, et quelqu’un qui se soucie des enjeux logistiques et des coûts associés à de tels rassemblements.
De trois, le temps et le manque d’informations limitaient la préparation au débat. L’évènement ne fut divulgué que tard en journée. Il fut nullement mentionné, a priori, qu’on solliciterait les gens qui sont à l’encontre de la question du référendum pour un représentant « officiel ».
Je tiens aussi à souligner que je suis contre l’idée de faire un résumé et un filtre des questions. Je n’ai pas pu poser mes questions à l’oral et je crois que M. Ouellet aurait mal compris les questions suite à ces résumés. Je n’ai pas eu les réponses que je cherchais. Je suis de l’avis que les médias étudiants qui étaient présents auraient dû animer le débat.
Merci de l’attention que vous porterez à ma lettre.
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– Par Ghassen Athmni –
Réponse du rédacteur en chef
Cher M. Boettger,
Je te remercie de nous avoir fait part de ton avis sur la question. La Rotonde est toujours ouverte à tous les étudiants qui veulent y exprimer leurs points de vue.
Je souhaite d’abord dire que concernant le débat, nous n’en avions eu vent que le lundi après-midi, soit à quelques heures de son déroulement. Dans l’article publié le jour même sur larotonde.ca et intitulé « Un débat à intervenant unique », nous avions pointé le manque d’affluence et le caractère inexplicable de l’heure à laquelle le débat a été organisé. Nous sommes aussi opposés au filtre sur les questions, surtout qu’une de nos questions n’a pas été retenue (ceci dit, nous ne l’avions pas fait remarquer à la modératrice).
Bien que dans votre lettre vous n’ayez pas dit ou insinué, de quelque manière que ce soit, que La Rotonde s’attaquait à ceux qui s’opposent aux Assemblées générales, je me dois de clarifier cette situation aux lecteurs. Nous n’avons pu, par deux fois, nous entretenir avec qui que ce soit qui serait contre l’adoption des AG comme organe suprême à la FÉUO, vu que même les personnes qu’on pensait contre, s’éclipsaient beaucoup trop rapidement (autant le jour du débat qu’après l’annonce des résultats), et que contrairement au camp du Oui, les personnes qui s’opposent aux AG et qui font partie du CA ou de quelque corps fédéré n’ont jamais essayé de nous contacter.
Je pense aussi que l’imminence du référendum était facile à deviner, vu qu’autant sur les médias sociaux que dans les journaux étudiants, l’information circulait depuis plusieurs semaines (la pétition avait été remise à la fin du mois d’octobre). Un camp du Non aurait pu prendre place, sauf que cela aurait peut-être fait gagner le Oui, comme l’ont avoué certaines personnes sur Facebook. Les résultats sont très explicites, il y a eu un boycott.
Pour finir, je te remercie de nous donner la chance de réaffirmer notre opinion à l’égard des AG, nous pensons que les résultats prouvent que nous avions raison de soutenir le Oui, et raison de considérer que c’était une revendication étudiante légitime, aucun candidat aux dernières partielles n’ayant reçu autant de suffrages que le Oui, et pourtant personne ne va remettre en question la légitimité des élus. Malheureusement, ce n’était probablement pas le moment de solliciter le vote étudiant.