– Par Sinda Garziz –
Jeudi dernier, dans l’enceinte du bâtiment Tabaret de l’Université d’Ottawa, le Syndicat des étudiant.e.s employé.e.s de l’Université d’Ottawa (SCFP 2626) a tenu une assemblée générale spéciale pour informer ses membres de l’état actuel des négociations avec l’Université en vue d’une nouvelle convention collective dont les enjeux fondamentaux sont la hausse des frais de scolarité, l’assurance médicale et la sécurité d’emploi.
L’assemblée générale (AG) a été ouverte par la présentation brève du rapport de la présidente Isabelle Hétu, portant sur les activités qu’elle a réalisées ces derniers mois. Il s’est ensuivi la présentation du rapport financier par la trésorière Fatemeh Pourazizi, qui a aussi été adopté mais qui ne sera pas officiel avant la prochaine AG puisque les comptables ont tout récemment terminé la vérification financière.
Il y a ensuite eu la nomination d’un 15e membre honoraire, soit Olivier Roy, par la présidente, et la confirmation des postes élus qui sont les suivants : Miriam Martin déléguée chef francophone, Gilbert Maclaughlin secrétaire archiviste, Hamidreza Naderian agent de liaison, Robert Head membre en règle, Éric Mallette président d’assemblée et Parinaz Sobhani et Mohammad Shafiei tous deux syndics.
La seconde partie de l’assemblée générale a porté sur les résultats des négociations que le SCFP a entreprises avec l’U d’O. Le président du comité de négociation a présenté un rapport détaillé comportant plusieurs points importants. Le premier dicte que l’étudiant qui réalise son projet de recherche à l’étranger ne devrait pas être le seul responsable de sa sécurité. Si l’Université demande à l’étudiant de prendre la responsabilité complète de son assurance voyage, surtout s’il s’agit d’un pays dans lequel il y a un danger potentiel, le SCFP 2626 déplore que l’Université ne devrait pas envoyer des étudiants dans des pays dangereux et leur demander de payer une assurance voyage, car l’assurance ne va pas les couvrir du danger. Le Syndicat demande que l’Université soit complètement responsable des étudiants qu’elle envoie à l’étranger.
Le président du comité de négociation Jonathan Lorange a expliqué que « si l’étudiant part à l’étranger comme assistant de recherche, l’Université lui demande de signer des papiers qui prouvent qu’il est responsable de son assurance et que l’Université n’assume aucune responsabilité, si ce n’est qu’il faut que le superviseur ne l’envoie pas dans un endroit dangereux et que la sécurité de l’étudiant soit aussi la responsabilité de l’Université. »
Le deuxième point soulevé par le comité de négociation est la mise sur pied d’un mécanisme de contrôle de la hausse des frais de scolarité pour les professeurs assistants. Le Syndicat a proposé aux employeurs et à l’Université qu’il y ait une augmentation de salaire de 5 %, mais avec une garantie qu’il n’y aurait pas de hausse des frais de scolarité pour permettre aux employés de vivre au-dessus du seuil de la pauvreté. L’Université a répondu par une augmentation de 1 % sur quatre ans, mais sans aucune garantie concernant la hausse des frais de scolarité.
Un troisième point proposé par le Syndicat concerne les congés parentaux payés, auquel ni les employeurs ni l’Université n’étaient réceptifs.
D’autres points proposés par le SCFP concernent les pratiques d’embauches des professeurs assistants, qui doivent être publiques, transparentes et suivre les règles de l’embauche. Pour ce qui est de l’assurance santé et dentaire, le SCFP demande que les employeurs participent au payement de l’assurance et à la mise en place d’un programme d’aide aux personnes à charge qui, pour diverses raisons, ne peuvent payer les frais de scolarité dans leur totalité. Présentement, l’Université doit traiter les étudiants cas par cas.
Suite aux différentes réactions émises par l’Université au cours des négociations, trois sous-comités ont été créés afin de se concentrer sur des aspects particuliers du processus. Le premier sous-comité se concentrera sur tout ce qui est relatif à toute forme d’harcèlement dont les employés peuvent être victimes, le second s’occupera de la procédure des embauches et le troisième des fonds d’aide aux étudiants à charge.
Le dernier point par lequel s’est conclu le rapport du comité de négociation est que « l’Université veut mettre un terme au travail des syndicats », affirme la présidente Isabelle Hétu, par le fait que l’employeur met beaucoup de temps pour répondre aux demandes du Syndicat et les réponses sont très vagues et insatisfaisantes.
À la fin de l’AG, la présidente Isabelle Hétu a expliqué qu’il va y avoir une dernière séance de négociation avec l’Université lundi prochain, lors de laquelle le Syndicat essayera encore une fois de soumettre ses demandes. En se basant sur cette séance de négociation, une décision sera prise par toute l’assemblée lors de la prochaine AG, qui aura lieu à la mi-mars prochain, à savoir si une grève ouverte sera nécessaire jusqu’à ce qu’une entente soit conclue.