– Par Tania Rancourt –

Jonathan, jeune personnage soumis à sa naïveté, est esclave de la curiosité de ses mains dans chaque scène de la pièce. C’est en touchant qu’il découvre tout, et apprend surtout à connaître son amie Sara. Le couple se laisse enivrer par leur imagination. Leur relation rythme l’histoire qui deviendra rapidement tragique, malgré leur complicité. C’est avec les mains de Jonathan que Sara dévoile ses fantasmes et ses longs doigts de pianiste demeurent au centre du récit. Malgré les jugements des autres personnages, qui ne comprennent pas son désir d’entendre la musique qui émane de celle qui deviendra sa complice, les acteurs se dévoilent avec une intensité renversante, où la colère de l’un côtoie la jouissance de l’autre. Audacieuses, les répliques s’enchaînent et se bousculent au rythme des notes de piano qui demeurent omniprésentes. L’accent est mis sur la répétition de certains mots qui placent le toucher au centre du récit. Ces répliques imagées satisferont l’auditeur attentif. Malgré le jugement sévère de sa mère, Jonathan, assouvi à ses impulsions, commet l’irrévocable.