Par Myriam Bourdeau-Potvin
Le mardi 8 mars dernier, les Femmelettes étaient de passage au Café Nostalgica pour souligner à la fois la journée internationale des droits des femmes et le mois de la francophonie.
De la Risée au Nostalgica
Les Femmelettes sont un collectif ad hoc regroupant treize artistes féminines. Elles jouent normalement à tous les premiers lundi du mois à l’Espace La Risée à Montréal; c’est d’ailleurs là que Lucie Joubert, directrice du Département de français et professeure titulaire, s’est esclaffée pour la première fois à leurs blagues. « L’hiver passé, j’étais en sabbatique à Montréal et j’ai découvert les Femmelettes », explique-t-elle avec affection. « C’est un groupe de folles, évidemment. » La spécialiste en écriture de l’humour au féminin dit avoir eu le coup de foudre, puisque « ces femmes-là redéfinissent, à mon sens, l’humour des femmes parce que ce qu’elles font est complètement décomplexé. »
Plus que « juste comiques »
C’est effectivement un spectacle fort varié, animé par Nadine Massie et avec le soutien sonore de l’omelette, Pat Belisle, qui a été présenté au Café Nostalgica. Outre les quelques monologues présentés selon la forme classique des soirées d’humour, chacune ajoute son grain de sel en utilisant l’art de scène qui lui convient. Slam, théâtre, imitations, chanson-parodie, lipsync… Tour à tour, les Femmelettes ont présenté avec intellect des numéros qui critiquent la société actuelle ou qui attisent la fierté d’être une femme, tout en préservant la touche de ridicule apte à catalyser les rires du public.
Féministes et fières
Pour Massie, native de la région de Hull, « le féminisme, ce n’est que l’égalité [des sexes], donc ce n’est pas épeurant d’être féministe ». Les Amuses Girls, un trio d’actrices formées en théâtre, utilisent leurs textes et leurs mises en scène pour dénoncer le culte de l’image. Après avoir souligné que, « pour chaque intervention [esthétique] il y a un effet secondaire et que pour chaque effet secondaire il y a une intervention », elles laissent tomber leurs masques de Botox et invitent ainsi chacune à ne pas succomber aux images préfabriquées des standards de beauté.
Pour Véronique Pascal, c’est par du slam incitant à ne pas avoir peur du ridicule qu’elle véhicule son féminisme. Elle accompagne d’ailleurs son message d’une interprétation comico-ridicule de Don’t Stop Believin’, à travers laquelle elle parvient à transmettre sa contagieuse confiance en elle.
Les Femmelettes sont d’extraordinaires artistes et de talentueuses humoristes, mais elles sont avant tout des femmes!