– Par Caroline Ramirez –
Dans l’édition de cette semaine, plusieurs articles traitent de notre capacité de résistance, en tant qu’étudiants. On parle de courage, de stress et de lectures assignées.
On ne le réalise pas toujours, mais les étudiants sont, à bien des égards, des héros. Ils concilient souvent les impératifs liés à la jeunesse – faire la fête, la conversation et l’amour, boire, assumer les déboires consécutifs et céder à des folies pas si inconséquentes –, aux nécessités liés aux études – s’arracher les cheveux la veille d’un examen, s’abîmer les yeux sur une dissertation et suivre des cours parfois insipides – et, enfin, aux obligations d’un début de vie adulte – travailler pour payer le loyer, les repas, les frais de scolarité et les moyens de transport.
Si, pour beaucoup, l’étudiant courageux est celui qui tient le rythme, parvenant sans burnout et sans retard exagéré au terme de ses années universitaires, on a tendance à oublier qu’accepter de prendre une pause et de s’opposer à l’enchaînement effréné des cours peut également constituer une preuve de grande force d’âme et de résistance, non pas au stress, mais à la pression des pairs, pères et mères.
Un ami a récemment écrit une lettre à son directeur de thèse pour lui faire part de son épuisement mental. Il demandait plusieurs sessions de repos, hors du milieu universitaire. Il s’occupe désormais en cumulant deux emplois, se vide la tête et reprend peu à peu des forces pour envisager un retour plus serein aux études. Son geste est courageux en cela qu’il nécessite de connaître ses limites, de savoir où s’arrêter avant de craquer. Rares sont ceux qui y parviennent et rares sont les professeurs capables d’être attentifs aux signes d’exténuation de leurs étudiants.
Alors, avant de jouer au guérillero en allant à l’encontre de ces signes de fatigue mentale et de récolter des zéros qui vous entraîneront un peu plus loin dans la déprime, décidez-vous à agir en véritable héros: connaissez vos limites – Superman sait qu’il doit se méfier de la kryptonite – et arrêtez-vous avant de ne plus être capable de faire le bien. Pour votre bien.