– Par Sara Ghalia –
Le jeudi 21 novembre s’est tenu un groupe de discussion sur les accommodements dans les salles de classe, organisé par le Centre des étudiants ayant un handicap. Plusieurs conférenciers ont parlé de leurs expériences et de la politique d’accommodation de l’Université d’Ottawa (U d’O).
« J’étais perdue », a expliqué Beth Schultheis, l’une des conférencières. Diplômée de l’Université d’Ottawa, elle a été diagnostiquée d’un trouble d’apprentissage durant sa deuxième année en tant qu’étudiante. Alors qu’elle pensait qu’elle serait prise en charge, elle s’est retrouvée face à des personnes qui ne comprenaient pas son handicap. Elle a déploré que « Oh, mais tu sembles tellement intelligente » était une réponse qu’elle recevait souvent lorsqu’elle demandait certaines accommodations. Mme Schultheis a partagé sa pire expérience : après avoir expliqué sa situation à l’un de ses professeurs le premier jour de cours, et demandé d’avoir les notes Powerpoint avant le cours, le professeur lui a répondu qu’il « ne croyait pas aux troubles d’apprentissage ». Il a fallu trois mois à Mme Schultheis pour faire reconnaître ses besoins au professeur, et les examens finaux étaient déjà passés.
Ces problèmes touchent plusieurs autres étudiants, eux aussi présents au groupe de discussion. Les uns après les autres, ils ont mentionné les problèmes qu’ils ont eus avec certains professeurs qui n’étaient pas aussi bienveillants à leur égard. Mlle Schultheis a assuré qu’elle avait aimé son expérience à l’Université d’Ottawa, bien que le processus d’accommodation lui ait souvent donné l’impression d’avoir « un deuxième emploi en plus d’être étudiante ».
Francine Page, présente pour la dernière fois à titre de directrice du Centre d’équité en matière des droits de la personne, a insisté sur le « devoir d’accommoder » les étudiants aux besoins spéciaux et sur le besoin de l’Université d’avoir un programme d’éducation pour promouvoir les droits de la personne. Elle a ajouté que personne ne comprend la signification d’« équité », et pire encore, que des gens en position de pouvoir n’en comprennent pas le sens. Elle a aussi déploré que le fait que les étudiants doivent se battre pour leurs droits leur rajoute beaucoup de stress, parfois lié au « snobisme » de certains professeurs en ce qui concerne les politiques d’accommodation. Mme Page a enfin rappelé que la politique sur la prévention de la discrimination et de l’harcèlement, ratifiée en 2012 (règlement 67A et méthodes 36-1 et 36-2) était un avancement positif pour les étudiants aux besoins spéciaux, pour assurer le respect de leurs droits.