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Arts et culture

« Les bâtisseurs »: une Biennale à ne pas manquer

5 novembre 2012

– Par Caroline Ramirez –

Parmi les 300 œuvres en art actuel acquises au cours des deux dernières années par le Musée des Beaux-arts du Canada, plus d’une centaine ont été choisies pour faire partie de la Biennale 2012 intitulée « Les bâtisseurs ». Ces réalisations seront exposées jusqu’au 20 janvier 2013.

Pour le directeur du Musée, Marc Mayer, l’objectif était de permettre au public « d’apprécier l’ampleur de la production esthétique au pays » en « plaçant côte à côte des créateurs émergents et des artistes canadiens bien établis ». Ann Thomas, conservatrice de la photographie, explique que les œuvres ont été choisies sur plusieurs critères : entres autres, le fait que les artistes se présentaient des défis artistiques à chaque stade de leur carrière, qu’ils démontraient une capacité à repousser les limites de leurs pratiques tout en s’appuyant sur leurs créations passées et que leur art avait un impact sur la scène nationale et internationale ont eu un rôle dans la sélection. D’après le communiqué diffusé par le Musée, cette exposition « offre des pistes de réflexion sur la pratique d’artistes qui, en donnant une forme matérielle à des idées et à des émotions, façonnent des manières originales de voir le monde, de le comprendre et d’interagir avec lui ».

La Rotonde a pu discuter avec deux des artistes exposés. Né à Winnipeg en 1974, Dil Hildebrand vit à Montréal et a réalisé en 2010 une série de tableaux représentant son atelier. « Après avoir photographié mon espace de travail sous différents angles et à l’aide de filtres floutant la réalité, j’ai reproduit les images sur des toiles, au pinceau. J’ai ensuite divisé ces tableaux en différentes sections rectangulaires, appliquant à chacune d’entre elles un nouveau filtre, donnant l’impression de regarder l’atelier au travers d’un vitrail poli par le temps », nous explique l’artiste. Le tableau devient alors le miroir du contexte de sa réalisation: il représente le lieu où il a été peint. Création et espace créatif se mêlent ainsi en une même œuvre.

Âgé de 40 ans, Jon Pylypchuk est également né à Winnipeg. Réalisée en 2006, son œuvre consiste en une scène urbaine, peuplée par des personnages de chiffons et de laine, aux grands yeux, se tenant debout ou assis au milieu de cabanes de bois précaires et d’arbres sans feuilles. « Je n’ai cherché à associer aucune narration particulière à la scène, mais les personnages suggèrent toutefois des interactions parallèles. » Jon Pylypchuk s’est inspiré de sa visite de la ville de Détroit pour réaliser cette installation: « Détroit est comme un beigne: la ville est peuplée en forme de cercle mais son centre est vide, les usines sont vides, les maisons tombent en ruine, les gens sont partis. Dans certaines rues, il ne reste plus qu’une maison, se dressant seule. Pourtant, on assiste à un phénomène de reconstruction et de repeuplement progressif. » C’est ce que son œuvre suggère, chaque personnage et chaque maison bancale représentant l’espoir d’une reconquête du centre-ville, en même temps que le constat de la grande détresse de ses habitants.

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