Crédit Visuel : Andrey Carmo – Directeur artistique
Par Noémie Calderon Tremblay – Journaliste
Privé.e.s de leurs locaux de travail, les étudiant.e.s en pratique artistique terminent difficilement leur session à la maison. Étant donné le confinement actuel, tous leurs événements spectacles, concerts et vernissages ont, bien évidemment, été annulés.
Les étudiant.e.s en art de l’Université d’Ottawa (U d’O) se voient ainsi retardé.e.s dans leurs travaux et leurs projets de fin de session.
La Rotonde a rencontré deux étudiantes artistes afin de dresser un portait de la situation actuelle : Laurena Fineus, finissante en arts visuels avec une spécialisation en peinture, et Marianne Arseneau, étudiante de troisième année en théâtre.
Plans avortés
Fineus organisait et participait à l’exposition finale annuelle des finissant.e.s de quatrième année, qui a dû être annulée, ou du moins reportée. Il en est de même pour les collectes de fonds qui finançaient l’événement en question.
Arseneau a, quant à elle, dû quitter la résidence où elle logeait, pour retourner au Nouveau-Brunswick. N’ayant pas accès aux locaux du département de théâtre, ses cours pratiques ont vu leur plan de cours s’alléger. Dans le cadre de son cours de régie, Arseneau était régisseure pour un spectacle. La représentation finale a, elle aussi, été annulée. Toutefois, confie Arseneau, « on a tout de même pu faire une mini représentation avant la fermeture de l’U d’O ». Elle sera donc évaluée pour le travail qu’elle a fait jusqu’à maintenant.
En tant que gestionnaire de l’exposition finale, Fineus est restée en contact avec le personnel enseignant et administratif du département d’art visuel : « ceux-ci ne peuvent toujours pas nous garantir que nos expositions vont être reportées ». « On nous avait dit qu’il faudrait vider nos locaux avant le 9 avril », informe Fineus. Toutefois, les mesures ont changé et les étudiant.e.s ont finalement dû vider leurs locaux avant le vendredi 20 mars.
Les studios sont maintenant fermés ; certain.e.s étudiant.e.s en arts n’ont donc plus accès aux ateliers présents sur le campus ; ateliers qui leur permettaient, entre autres, de travailler le bois, le métal, le tout dans de grands espaces. « Ceux qui travaillent en sculpture et ceux qui travaillent avec des installations ne peuvent donc pas travailler à partir de chez eux », expose Fineus.
Impacts à long terme
Ce vernissage représente une étape de transition importante entre le milieu académique et professionnel. « Pendant quatre ans, on a mis énormément d’efforts et d’heures de travail sur des projets qui sont censés être présentés lors de cette exposition finale », confie Fineus. Cette dernière rapporte que le confinement retarde ainsi la fin de son baccalauréat et son entrée sur le marché du travail.
Elle est en contact avec ses collègues via les médias sociaux, et raconte que les finissant.e.s en art visuel subissent un véritable choc. En effet, l’exposition finale est aussi l’occasion pour les étudiant.e.s de présenter leur travail à la communauté artistique et possiblement à des critiques et des agents.
Beaucoup d’activités pratiques ont aussi été interdites. Par exemple, dans son cours de technique, « on était censé faire de la peinture de décor. On oublie ça, c’est certain », explique Arseneau. Elle n’a pas eu énormément d’information sur le déroulement des évaluations finales. « Je ne crois pas que ça va affecter nos notes. Mais ça nous retarde assurément dans notre acquisition de l’expérience pratique », poursuit-elle.
Les étudiant.e.s en arts visuels attendent toujours des nouvelles informations concernant la remise de leurs projets et de leurs événements de fin d’année. Fineus et Arseneau espèrent que certains de ceux-ci pourront avoir lieu après le confinement. L’annulation de ces événements artistiques universitaires annoncent des répercussions sur la carrière, ainsi que sur la santé mentale des artistes finissant.e.s.
En réponse au COVID-19, il est possible pour les travailleurs culturels de trouver des ressources, via des pages d’entraide en ligne, et, plus précisément, sur Facebook.