– Par Lina Maret et Mélissa Toppani –
Du 28 janvier au 1er février, l’Université d’Ottawa accueillait la Semaine verte, organisée par le Centre du développement durable. À cette occasion, diverses conférences et activités en lien avec l’environnement étaient proposées.
Le Centre du développement durable, créé en 2008 par la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO), a continué d’honorer sa vocation d’encourager les étudiants à s’engager pour la justice environnementale, la semaine dernière. « Ce que l’on souhaite, c’est que les gens s’investissent en collaborant avec d’autres personnes, en améliorant leur capacité, ou encore en ayant une discussion à propos de différents problèmes systémiques pour qu’ils les comprennent plus profondément », a expliqué Gabrielle Arkett, responsable de la Semaine verte.
La Semaine verte était composée d’éléments très variés. Après une cérémonie d’ouverture dédiée à l’enseignement que nous pouvons tirer des savoirs autochtones sur l’environnement, la semaine s’est poursuivie par des ateliers pratiques et ludiques pour faire découvrir aux étudiants le vermicompostage ou les meubles faits maison. Le tout accompagné par diverses conférences, dont une animée par l’activiste de renom Maude Barlow sur la crise de l’eau dans le monde. Nicolas Cherlet, organisateur de la Semaine verte, a expliqué que le but des ateliers était de présenter aux étudiants des choses qu’ils pouvaient faire eux-mêmes afin de réduire et minimiser leur impact et exprimer leurs idées, avec la fabrication de magazines, par exemple. Le Centre du développement durable s’est associé avec le Centre de ressources des femmes et la coopérative de vélos pour organiser ces évènements.
Même si la majorité du public présent au cours de cette semaine sont déjà sensibles aux préoccupations environnementales, les évènements étaient assez diversifiés pour accueillir tout type de personnes, des simples curieux aux activistes endurcis. Nous avons néanmoins pu remarquer que la participation aux évènements était moyenne: l’atelier pour apprendre à fabriquer ses propres jouets sexuels a par exemple été annulé, faute de participants. Néanmoins, les participants que nous avons interrogés à la sortie des ateliers et des conférences se sont dits contents des évènements qu’ils ont fréquentés.
Soirée d’ouverture: savoir parler à Mother Earth, la terre maternelle
L’ouverture de la Semaine verte s’est déroulée en toute simplicité. Le public, plongé dès le début dans l’art autochtone, grâce à trois musiciens originaires de Sage Picody, a pu écouter le conférencier iroquois Haknasaraken Akwesase, plus connu sous son nom anglais Norah Thompson. Ce dernier a abordé avec intégrité et humour divers thèmes liés à la dangereuse situation environnementale actuelle, du Canada et du reste du monde.
Après avoir parlé des pratiques ancestrales autochtones, de l’importance de Mère Nature et du lien qu’il existe entre celle-ci et les hommes, M. Haknasaraken a mis en lumière les dérives consuméristes actuelles de nos sociétés, la dégradation nutritionnelle et les maladies qui en découlent. Puis il a souligné la responsabilité des gouvernements, des « grosses sociétés » et des citoyens eux-mêmes tout en appelant à la mobilisation. « Voir tous ces gens agir ensemble pour résoudre ces problèmes est une bonne chose », a lancé M. Haknasaraken. Parfois il suffit juste de fermer les yeux, ne pas faire attention à qui t’appelle ou qui te parle et juste prendre soin de la nature et de l’intégrité de l’homme », a sagement conclut M. Haknasaraken.
Maude Barlow et la lutte pour le droit à l’eau dans un monde en transition
Face à un important auditoire, l’activiste Maude Barlow a partagé sa vision en ce qui concerne les enjeux liés à l’eau. Elle a tout d’abord parlé de la pénurie de l’eau et des conflits sociaux et économiques qui vont en découler, tout en abordant les questions autochtones. Puis elle s’est penchée plus précisément sur la politique du Canada dans ce domaine, ainsi que le rayonnement du pays à l’étranger. Le tout en n’hésitant pas à dénoncer l’absence de bonne volonté du gouvernement canadien sur la question. Elle a également soulevé les dangers de privatiser cette ressource, tout en avançant des exemples impressionnants sur la responsabilité de certaines grandes corporations. Avant de conclure, elle a présenté différentes solutions face à cette situation. Elle a ensuite terminé en remerciant chaleureusement son auditoire pour son intérêt, avant de conclure sur ces quelques mots: « Je pense que la connaissance est la meilleure des clés face à cette situation ». C’est cette nécessité de prendre conscience de la situation environnementale qui l’a poussée à venir s’adresser à des étudiants.