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Arts et culture

Lectures sous le parasol

Bleuets et abricots – Natasha Kanapé Fontaine

Par Myriam Bourdeau-Potvin

Poète et militante environnementale de nationalité innue, Natasha Kanapé Fontaine est surnommée la slameuse territoriale. Elle a notamment été une fervente activiste du mouvement « Idle no more » et admet ouvertement son rêve d’entendre les jeunes filles autochtones clamer qu’elles sont « femmes territoires ».

Ses textes sont publiés pour la première fois sous forme de recueil intitulé N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures à la fin de 2012 et remportera le Prix de poésie de la société des écrivains francophones d’Amérique. Bleuets et abricots, sa dernière parution, a vu le jour le 23 février dernier. Il s’agit, pour l’auteure, d’un retour aux sources. Native de la Côte-Nord, elle établit dès le prologue que « Tout est cercle. La terre. Les bleuets et les abricots. »  La poète offre dans son troisième recueil un rapprochement flagrant avec la mer et les forces de la nature.

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Coups de Soleil

Par Marie-Pier Pernice

Par un après-midi d’avril ensoleillé et glacé, La Rotonde s’est rendue à la Librairie du Soleil dans le Marché By afin d’y recueillir les suggestions estivales de littérature locale du libraire David Rousselle.

Contes inactuels de Jean-Louis Major

Orné d’une couverture accroche-l’œil au motif enfantin, ce recueil de 10 contes et d’un intermède observe la société et l’État d’un œil philosophique et humoristique. Major est professeur émérite du département de français de l’U d’O.

Retour au carré de sable de Christian Lapointe

Ce roman dépeint la gamme d’émotions engendrées par les retrouvailles de deux sœurs de 40 ans après leur adoption distincte, qui avait eu lieu en 1950. Lapointe, ancien diplomate, y explore cette époque où tabous et préjugés l’emportaient sur les naissances hors mariage.

Beaux et bêtes. Portraits en bestiaire de Michel-Rémi Lafond

Lafond transporte le lecteur de Gatineau à Blue Sea dans son premier recueil de nouvelles où 15 portraits se mêlent de façon à former un livre-totem.

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Les corps extraterrestres de Pierre-Luc Landry

Par Didier Pilon

À Londres, une chute de neige historique enterre la ville. Xavier, un représentant pharmaceutique, tente en vain de se laisser mourir dans un parc. À Montréal, c’est l’été à longueur d’année. Hollywood, un adolescent introverti littéralement sans cœur, plante des graines de haricot devant des pierres tombales. Mais dans des rêves, à la fin du monde, ils se rencontrent.

Le contexte semble défier la rationalité, comme si l’auteur souhaitait y échapper. En fait, Les corps extraterrestres de Pierre-Luc Landry se démarque plus par son regard introspectif que par ses péripéties. La quête de sens des protagonistes, victimes de leur inquiétude existentielle, sait trainer le lecteur dans la contemplation. Il accepte la magie de ce monde comme point d’Archimède pour examiner le sien.

Mais le roman n’est pas sans failles. Quoique le vocabulaire soigné de la narration soit la marque d’un auteur qui maitrise les mots, il semble parfois peu crédible de la bouche des personnages en question. L’ambiance existentielle frôle l’arrogance d’une angoisse d’adolescent. Les pages sont saupoudrées de name-dropping de contre-culture intello – Velvet Underground, Leonard Cohen, Joni Mitchell, sur vinyles, bien sûr; Annie HallEternal Sunshine for the Spotless Mind, etc. – qui semble crier : « Si j’angoisse, c’est que je suis deep. »

Bref, moins plage que café à Saint-Germain-des-Prés, Les corps extraterrestres s’offre à tous les lecteurs qui se demandent : « C’est quoi la réalité de tout ça? »

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Sans Terre Sans Destin : La Dayounak de Johanne Brodeur

Par Frédéric Lanouette

La science-fiction franco-canadienne est une bête tranquille. Si le fantasy a trouvé sa place sur les tablettes de la Librairie du Soleil, les livres traitant de robots, de planètes inconnues et de voyage dans le temps se font rares. 

Sans Terre Sans Destin : La Dayounak, roman illustré de l’auteure québécoise Johanne Brodeur, est donc un incontournable pour les amateurs de sf francophone. Nous y suivons Ariane, une terrienne, qui est catapultée à des lunes de chez elle, dans un monde qui lui est hostile.

Les scènes d’action, quoi que relativement peu présentes, sont décrites avec fluidité, ce qui tranche avec le style un peu enfantin de l’auteure. Brodeur montre qu’elle connait bien les tropes propres au genre en en réutilisant plusieurs, dont les projections holographiques, les vaisseaux-cités et les noms imprononçables.

En somme, Sans Terre Sans Destin est un roman de sf qu’il faut lire au moins une fois pour explorer, avec un certain plaisir, le monde que nous présente son auteure.

 

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