Crédit visuel : SÉUO
Par Clémence Roy-Darisse – Journaliste
Le syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa (SÉUO) a ouvert le 1er juillet un formulaire d’application pour le fond d’aide COVID-19 (FAC). Disponible sur le site internet jusqu’au 14 juillet à 23h59, ce fond donne la chance aux étudiant.e.s de recevoir un versement allant jusqu’à 1000$. Ce montant est offert en raison des circonstances financières particulières liées à la pandémie et cherche à diminuer l’anxiété financière à laquelle font face les étudiant.e.s.
Les critères d’admissibilité sont d’avoir été membre du SÉUO au semestre d’hiver 2020 ; c’est-à-dire d’avoir payé sa cotisation pour ce dit semestre. Il faut également être dans une situation financièrement précaire et ne pas être admissible à la prestation canadienne d’urgence (PCU), à la prestation canadienne d’urgence pour étudiant.e (PCUE) ou que ces prestations ne sont pas suffisantes vues la situation financière.
Modalités et montants
Les étudiant.e.s appliquant doivent fournir les preuves nécessaires pour prouver leur admissibilité, notamment des relevés de banque, des preuves de perte d’emplois, ou encore des factures de loyer.
Les candidat.e.s remplissant ces critères recevront entre 250$ et 500$. Cependant, celles et ceux considéré.e.s dans une situation d’urgence pourront recevoir jusqu’à 1000$, explique Amina EL HIMRI, commissaire aux services aux étudiant.e.s du SÉUO.
« Le budget actuel du fond est estimé à 105 000$ et les fonds sont alloués jusqu’à l’épuisement », souligne-elle. Ce budget inclut aussi un don de 1500$ de l’association des étudiant.e.s des études internationales et politiques de l’Université d’Ottawa (AÉÉIP).
Marissa St. Amand, commissaire aux affaires francophones du SÉUO ajoute que l’argent « provient des fonds inutilisés par le SÉUO dus à la pandémie ; plus précisément les coûts épargnés sur le délai de l’ouverture du bureau du SÉUO. » Elle mentionne aussi que le SÉUO a reçu des dons de certains gouvernements étudiants reconnus (GER), dons liés à des fonds inutilisés en raison de l’annulation des événements.
Un fond pour qui, exactement ?
Le fond d’aide COVID-19 cherche principalement à aider les étudiant.e.s les plus vulnérables, mais aussi les étudiant.e.s internationaux.les, exclus de plusieurs programmes canadiens d’aide financière.
Les étudiant.e.s devront prouver leur précarité financière, liée par exemple à des frais de voyage pour rentrer chez soi ou dans un lieu sûr, des services de santé mentale rendus nécessaires en raison de la pandémie, des dépenses supplémentaires en matière d’accessibilité, des paiements de loyer, une perte d’emploi, la garde d’enfants, la perte importante de soutien parental ou encore des dépenses supplémentaires engagées en raison de d’un blocage au Canada. L’étudiant.e doit faire preuve d’un besoin financier « urgent et inattendu », réitère-elle.
Contrairement à la PCU, à la PCUE et au fond de l’Université d’Ottawa, le FAC considère particulièrement les étudiant.e.s internationaux souligne St-Amand. Car « [ils] ont accès à considérablement moins d’aide financière que leurs homologues domestiques. »
« Les réponses des gouvernements fédéral et provinciaux n’ont pas inclus les étudiants internationaux et les étudiants à faible revenus, alors, en tant que syndicat pour les étudiants, nous avons dû réagir et aider nos étudiants », appuie EL HIMRI.
Le lancement en juillet s’est fait principalement dû à un délai d’apprentissage pour toute l’équipe. Ils y avaient pensé dès le début de leur mandat en mai, mais devaient en apprendre davantage sur le processus de création d’un fond d’aide.
Des impacts financiers considérables
Du 5 au 28 mai, date du début de mandat pour l’équipe exécutive, le SÉUO a créé et partagé un sondage cherchant à mesurer les impacts de la COVID-19 sur les étudiant.e.s. EL HIMRI spécifie qu’il portait sur trois thématiques principales : les impacts académiques, les impacts financiers et les impacts sanitaires.
Les résultats de ce sondage ont émis que les problématiques financières les plus importantes relèvent des dépenses de bases, notamment le loyer et les frais de scolarité. Les étudiant.e.s internationaux et racisé.e.s étaient aussi « plus durement touché.e.s », affirme EL HIMRI.
Ce constat a amené le SÉUO à « [considérer ces populations en priorité] » dans la création de leur fond d’urgence. Cette aide en priorité pour les étudiants internationaux et marginalisés « servira à déclencher [une] conversation à l’Université sur la valeur de la diversité dans notre population étudiante », espère St-Amand.
Une deuxième vague en août ?
EL HIMRI ajoute que le SÉUO espère offrir d’autres fonds en août, notamment pour couvrir des besoins spécifiques à la rentrée en virtuel : portables, vidéo caméras, logiciels d’apprentissage, manuels. « Nous travaillerons là-dessus mais cela dépendra de notre budget », avance-elle.
Le SÉUO a aussi finalisé tout récemment un partenariat avec FundQi, compagnie jumelant des étudiant.e.s avec des programmes spécifiques de bourses.
« À travers ce partenariat, nous serons capables d’offrir, à une centaine ou deux de nos étudiants, des abonnements gratuits pour accéder à ce programme et être jumelés avec différentes bourses au Canada », articule la commissaire aux services aux étudiant.e.s du SÉUO.
Le SÉUO encourage tous les étudiant.e.s à appliquer au fond d’aide COVID-19 ici. Les réponses sortiront dans un délai de 10 jours suivant la date limite d’application.