Le SCFP 2626 et la GSAÉD boycottent les consultations budgétaires de l'U d'O
– Par Sinda Garziz –
Le Syndicat des étudiant.e.s employé.e.s de l’Université d’Ottawa (SCFP 2626) et l’Association des étudiants diplômés (GSAÉD) de l’Université d’Ottawa (U d’O) boycottent les consultations budgétaires présentées par l’Université qu’ils représentent. La Rotonde a pu rassembler les commentaires des partis impliqués.
Un dialogue de sourds
Isabelle Hétu, la présidente du SCFP 2626, explique que « le Bureau des gouverneurs s’est contenté de présenter cette année les grandes lignes budgétaires des opérations annuelles et non le plan détaillé. C’était la même chose l’année dernière. C’est loin de ce que nous avons l’habitude de recevoir en tant que Syndicat et surtout loin de ce à quoi nous nous attendions ».
L’année dernière, le SCFP 2626, la GSAÉD ainsi que d’autres associations étudiantes ont présenté des recommandations au comité consultatif du budget, qui ont fini, selon Isabelle Hétu, en notes de bas de page que personne n’a réellement lues ou considérées. « La seule chose qu’ils disent nous avoir donnée concerne la hausse des frais de scolarité, soit le point central du budget. La proposition qu’ils ont faite et qui selon nous est non justifiée, c’est qu’au lieu d’augmenter les frais de scolarité de 3 % en trois ans, ils voteront pour une augmentation de 3 % sur une seule année, mais sans garantir le gel pour les années qui suivent, ce qui à notre avis, revient au même. L’augmentation des frais de scolarité aura un impact direct sur la qualité de vie et de l’apprentissage des étudiants sur le campus ainsi que sur les conditions de travail des étudiants employés », affirme-t-elle.
La GSAÉD partage aussi le même avis, dans le sens où aucune des recommandations qu’elle a présentées l’année dernière et qui portaient sur le budget n’a été acceptée par l’Université. « Nous n’allons pas légitimer ce processus honteux où l’Université a joué la comédie et nous a incités à présenter nos recommandations, en nous faisant croire qu’ils allaient les considérer, alors que leur décision avait déjà été prise bien avant que nous donnions notre avis », explique le commissaire aux affaires externes de la GSAÉD Seamus Wolfe dans le journal ottavienL’Express.
De son côté, l’Université d’Ottawa a adopté, par le biais de la porte-parole Caroline Millard, gestionnaire des relations avec les médias, une position bien différente. Celle-ci mentionne que l’Université sera aux prises avec des enjeux et des défis budgétaires importants au cours des trois prochaines années. « Il nous faudra alors faire des choix », a-t-elle indiqué. « C’est pour cette raison que l’Université souhaite consulter ses partenaires proches et l’ensemble de la communauté universitaire avant de déterminer ses orientations budgétaires pour l’années 2014-2015 et le cadre de son budget triennal. La décision prise par la GSAÉD et le SCFP 2626 est décevante car l’Université valorise l’importance de la participation et de la contribution des étudiants dans le processus de planification », a-t-elle déclaré.
Par ailleurs, l’U d’O estime qu’il est important de rappeler qu’il y a des représentants étudiants qui siègent au comité consultatif du budget et que leur participation renforce le processus de consultations et contribue à faire en sorte que le budget serve au mieux les intérêts de l’Université. « L’an dernier, le comité consultatif a recueilli environ 15 présentations différentes et nous espérons que la participation de cette année soit aussi importante », conclut Mme Millard.
Une autre option budgétaire
Le SCFP 2626 prévoit travailler sur un budget différent, durant la prochaine année. Il sera conçu par les étudiants et les membres de la communauté universitaire et sera présenté au Bureau des gouverneurs. « Ce projet ne servira peut-être pas les intérêts de l’Université, mais il servira les intérêts de la communauté universitaire, et ce sont ces intérêts-là qui représentent les intérêts de l’Université », déclare Mme Hétu.
C’est dans le cadre de la semaine de l’éducation publique, qui a lieu présentement sur le campus, que le Syndicat essayera de rejoindre la communauté universitaire et proposera son projet afin d’entamer les discussions avec les membres qui ne sont pas forcément des présidents des associations. « C’est un processus qui va prendre du temps, mais c’est un processus que l’Université n’est pas prête d’entamer, donc on va le faire à leur place », affirme-t-elle.
En attendant que ce projet soit présenté, les recommandations du Syndicat sont publiées sur son site internet.
Ce qu’il demande, c’est plus de transparence dans le processus de consultations budgétaires et une meilleure représentativité des étudiants au niveau du Bureau des gouverneurs, dans le sens où il faut qu’il y ait des étudiants qui siègent au comité des finances et non seulement au comité consultatif.