Inscrire un terme

Retour
Actualités

Pleine vue sur le logement d’abord !

Actualités

Par : Nonibeau Gagnon-Thibeault – Journaliste 

 

Le sujet de l’itinérance a été mis de l’avant à l’Université d’Ottawa (U d’O) la semaine dernière avec le passage de la marche de La nuit la plus froide de l’année, réclamant un virage dans les actions de la Ville d’Ottawa pour contrer l’itinérance, ainsi que la tenue d’un symposium sur l’itinérance chez les jeunes ottaviens. La Rotonde vous offre un regard sur une approche réclamée lors des deux événements : le Logement d’abord.

À l’encontre du plan de la Ville

Le plan décennal de logement et de lutte contre l’itinérance adopté par la Ville d’Ottawa en 2014 vise à diminuer les séjours dans les refuges et à favoriser l’accès au logement abordable pour les personnes en situation d’itinérance.

Toutefois, comme le souligne Tim Aubry, professeur à l’École de psychologie et titulaire de la Chaire de recherche en santé mentale communautaire et itinérance de l’U d’O, le projet du nouveau complexe de l’Armée du Salut à Vanier et la possible augmentation du nombre de lits va à l’encontre de ce plan alors même que l’organisme est soutenu par la Ville.

Selon Aubry, l’approche Logement d’abord, qui se focalise sur l’accessibilité au logement abordable pour les personnes itinérantes, permettrait à 80% des gens en situation d’itinérance chronique de sortir des refuges ou de la rue. Actuellement, les gens en situation d’itinérance chronique représentent 15% des itinérants, mais prennent plus de 50% des lits dans les refuges. « C’est eux qu’on cible avec ces programmes », précise Aubry.

« Ça prend un virage »

L’an passé, seulement 4 millions de dollars ont été dépensés pour Logement d’abord, sur un budget totalisant 80 millions de dollars alloués pour contrer l’itinérance. « Ils ne suivent pas leur plan jusqu’à date. À mon avis, c’est un problème », estime Aubry avant d’affirmer : « Ça prend un virage ».

Le logement abordable serait une particulièrement bonne solution pour contrer l’itinérance chez la jeunesse, selon Cora MacDonald, qui en est à sa première année de doctorat en sociologie à l’Université de Carleton. « Ça leur permet d’avoir un logement, ce qui les aiderait à finir leur éducation secondaire, se procurer un emploi et sortir de la rue », explique-t-elle.

Le logement abordable comme solution 

Pour Daniel, un itinérant régulièrement hébergé par l’association Gîte ami, le logement abordable aiderait la plupart des itinérant.e.s, mais ce n’est pas assez. Selon lui, il faut aussi améliorer l’accès aux services psychologiques et de toxicomanie. Lui-même aux prises avec des problèmes psychologiques et de dépendance, il juge que sans ces améliorations, les itinérants continueront d’être dans une situation instable. Ceci doit aller de pair avec une intervention policière davantage axée sur l’aide, ajoute-t-il.

« Il faudrait que les policiers apprennent à interagir avec nous comme si on était des humains qui ont besoin d’aide », plaide Daniel. D’autres ont une opinion plus mitigée en ce qui concerne l’approche Logement d’abord : « Je ne sais pas… Ça peut régler les problèmes de certains, mais pas de tous », juge Neil, un autre itinérant familier au Gîte ami . « Par contre, ça serait bon pour moi », ajoute-t-il.

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire