
Le côté blanc des coquelicots: rassemblement parallèle au Jour du Souvenir
– Élise Vaillancourt –

Lovanie Côté, stagiaire en charge de l’organisation à la TROVEPO, prend la parole durant le rassemblement – photo Julien P
Dimanche 11 novembre, une quarantaine de personnes se sont rassemblées à Gatineau, au Monument pour la paix, pour le premier rassemblement du mouvement du coquelicot blanc en Outaouais.
L’origine du coquelicot blanc
Complément du coquelicot rouge, le coquelicot blanc est un hymne à la paix et se veut une dénonciation de la militarisation des gouvernements. En ce sens, le mouvement du coquelicot blanc est un symbole pour honorer l’ensemble des victimes de guerre, particulièrement les populations civiles, qui sont souvent des femmes et des enfants. Cette initiative a été lancée en 1933 par la coopérative Women’s Guild, en Angleterre. Cette année, la Table ronde des organismes volontaires d’éducation populaire de l’Outaouais (TROVEPO) s’est fait le promoteur de la campagne dans la région de l’Outaouais. « Près de 1000 coquelicots auraient été mis en circulation dans la région », selon Lovanie Côté, stagiaire en charge de l’organisation de l’événement à TROVEPO. Cette distribution était « combinée à des ateliers d’animations et de sensibilisation au militarisme canadien ».
Lors du rassemblement, quatre panélistes ont présentés leurs différentes expériences en soulignant l’importance de l’événement: deux réfugiés de la guerre civile au Guatemala, un représentant de la communauté de la République Démocratique du Congo, ainsi que l’administratrice camerounaise de l’organisation non-gouvernementale Femmes pour l’environnement et le développement (FEPED) au Cameroun. Après leurs interventions, les participants ont pris une minute pour se recueillir en silence.
Se souvenir dans un contexte démilitarisé
Selon David Clément, président de la TROVEPO: « La région de l’Outaouais, et particulièrement la ville de Gatineau, accueille chaque année des centaines de familles réfugiées. Ces personnes, ayant vécu les horreurs de la guerre dans leurs pays d’origine, doivent pouvoir se souvenir des leurs dans un cadre non-militaire […], pour se rappeler que la guerre touche, oui, les combattants, mais également des familles, femmes et enfants dont bon nombre se sont réfugiés au Canada ».
Caroline Mafogang, une panéliste et administratrice de l’ONG FEPED, explique l’importance de cette journée en tant « que moyen de sensibilisation au commerce des armes en Afrique et [à] l’échec des lois internationales à l’égard de la protection des femmes ».
Dénonciation des politiques militaristes fédérales
Pour M. Clément, l’événement marque « le début d’un mouvement d’opposition aux politiques militaristes canadiennes ». Cette militarisation, selon Lovanie Côté, c’est « cette tendance à la valorisation de la force militaire de l’État, [par exemple] la propagande autour de la guerre de 1812 et la militarisation du Bal des neiges. Entre 2006 et 2009, les dépenses militaires ont augmenté de 38 %», spécifie-t-elle. Le président de la TROVEPO promet d’autres actions de dénonciation.