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Le cas Mélodie Morin : En plein coeur d’une enquête pour agression sexuelle, il s’envole vers le Liban

18 janvier 2016

Yasmine Mehdi

Il y a quelques mois, La Rotonde publiait un article racontant l’histoire de Mélodie Morin, victime présumée d’une agression sexuelle, dont le dossier avait été fermé par le Service de police d’Ottawa (SPO). Après une bataille médiatique, Morin a obtenu gain de cause et des accusations ont été déposées en décembre. Tout est bien qui finit bien? Pas tout à fait, puisque l’accusé se serait envolé pour le Liban.

Chronologie de l’affaire Morin

Le 25 septembre, Mélodie Morin alertait le SPO d’une agression sexuelle. Quelques semaines plus tard, on fermait son dossier, et ce, même si l’agresseur présumé avait avoué que la jeune femme avait dit non au moment de l’agression.

Morin est alors montée sur la place publique afin de dénoncer l’injustice dont elle dit avoir été victime. Plus de 1900 personnes ont signé une pétition en ligne demandant une réévaluation immédiate du dossier, qui a eu lieu dans les jours suivants.

Ce n’est toutefois que le 24 décembre que des accusations ont été formellement déposées. Un peu trop tard, puisque l’accusé avait déjà quitté le Canada pour le Liban.

Céline Dostaler, avocate en droit criminel, explique : « Il n’était pas accusé. Oui, il était sous investigation, mais à moins que les policiers lui aient dit de ne pas quitter le pays, il n’était sous aucune restriction. »

L’accusé, objet d’un mandat d’arrêt national, ne subira pas de procès à moins de retourner au pays. Même si elle affirme se sentir plus en sécurité, Morin s’est tout de même déclarée frustrée de la situation actuelle : « J’ai l’impression que ce n’était pas un cas assez important pour qu’on l’empêche de fuir. »

Plus d’une victime?

Le 5 janvier dernier, un article paraissait dans le Metro suggérant qu’une étudiante aurait attiré l’attention de l’Université d’Ottawa (U d’O) quant au comportement inapproprié de l’agresseur présumé de Morin à la fin du mois de novembre.

La Rotonde a obtenu une copie du courriel envoyé par l’étudiante au Service de protection le 30 novembre, dans lequel celle-ci explique que l’accusé et ses amis approchaient des filles dans la cafétéria de l’Université pour les inviter à des soirées.

Après avoir entendu parler du cas de Morin et être entrée en contact avec celle-ci, la jeune fille et son amie auraient tenté de prévenir deux jeunes femmes qui auraient été abordées par l’individu, geste que ce dernier n’aurait pas apprécié puisqu’il aurait poursuivi la jeune femme et son amie en se montrant très agressif. « Nous étions terrifiées et en pleurs », a-t-elle écrit dans le courriel.

Les jeunes femmes auraient ensuite alerté des responsables des Services alimentaires, qui ne les auraient jamais re-contactées. Terrifiée, l’auteure du courriel a déclaré avoir fait des cauchemars pendant plusieurs nuits.

Néomie Duval, gestionnaire aux relations avec les médias, a confirmé que le SPO a été avisé de l’incident. Pour Morin, cela rendrait encore plus incompréhensible le temps qu’a pris la police avant de déposer des accusations : « Clairement, […] cela a ajouté des preuves au dossier et je trouve que ça aurait dû être une lumière rouge pour alerter les policiers », a-t-elle souligné.

 

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