– Par David Beaudin Hyppia –
Le nouveau Café Nostalgica, qui a ouvert ses portes en septembre dernier après plus d’une année d’inactivité et la construction d’un nouveau bâtiment, connait de graves problèmes financiers. Après seulement trois mois d’activités commerciales, le café connait déjà des pertes d’argent constantes et un déficit massif. L’Association des étudiants diplômés (GSAÉD), qui gère l’établissement, est désormais obligée de contracter plusieurs prêts afin de faire face à la situation.
La situation est encore floue
La Rotonde a contacté deux employés du Café Nostalgica qui ont requis l’anonymat mais ont bien voulu parler de leur situation au Café. « Les horaires étaient mal faits, on n’a pas été payés pour les heures qu’on faisait, les relations avec la gérante devenaient difficiles, c’était très désordonné […] On a eu une rencontre mardi [le 19 novembre] concernant la situation du Café, mais je ne peux pas vous en dire plus […]) je ne veux mettre personne dans le trouble », a affirmé le premier employé. « J’ai entendu dire que la gérante voulait syndicaliser le Nostalgica et que la GSAÉD n’a pas aimé ça », a confié le deuxième employé que nous avons rencontré. Bref, la situation semble être encore très floue, même pour les employés et les membres du syndicat des étudiants des cycles suprérieurs.
La tension se faisait sentir lors de la réunion du Conseil d’administration de la GSAÉD, tenue mardi dernier. Les membres représentants ont appris, en même temps que nos journalistes, les nouvelles ahurissantes concernant la santé économique du Nostalgica. Le Café est présentement en dette d’environ 240 000 dollars.
De plus, le Café n’a jamais eu de permis d’alcool, ni de permis d’entreprise. D’ailleurs, il ne les a toujours pas. « On n’a jamais eu de permis de vente d’alcool » a avoué Carolyn Grève, commissionnaire aux finances. « Mais on en vendait quand même…», a déploré Isabelle Hétu, présidente de la SCFP2626, sur un ton étonné et sarcastique. Le Café Nostalgica servait effectivement de l’alcool avant la visite des inspecteurs, autour du 7 octobre.
Un plan de sauvetage
Des mesures ont été prises pour ralentir les pertes et régler la situation précaire des employés qui n’ont pas été payés pendant presque un mois. Les liens devraient être renforcés entre l’exécutif de la GSAÉD et les responsables du Nostalgica pour ce qui en est des finances. Des rapports mensuels des activités économiques obligatoires devront être rendus aux membres exécutifs. Les heures d’ouverture ont été réduites et le Café est maintenant fermé lors des fins de semaine. Cependant, la mesure la plus intrigante reste le renvoi de la gérante Kate Gauvreau, qui était à la tête du Nostalgica depuis trois ans.
« Aucun détail sur le renvoi », a cependant objecté Seamus Wolfe, commissaire à l’externe. Ce sont maintenant les gérants du 1848 qui s’occupent du Nostalgica. Malgré tous ces changements drastiques, les valeurs que prônait l’établissement (nourriture saine et équilibrée, la possibilité d’un menu végétarien varié, sans organismes génétiquement modifiés, d’importations locales, etc.) ne seront pas remises en cause, même si elles seront considérablement réduites pour l’instant.
« Aurions-nous affaire à un acte criminel? », a posé comme question l’une des membres du Conseil à Mme Grève, en évoquant la vente d’alcool sans permis. Sa réponse maladroite (« On ne le sait pas encore ») était constamment interrompue par des « carefull» venant du commissaire à l’externe et de la commissaire de la vie étudiante, Patricia De La Tremblaye. Laissant le doute planer sur cette affaire, Carolyn Grève a proposé ses deux motions pour sauver le Nostalgica de la faillite. La première est de créer un fonds d’investissement de 80 000 dollars qui serait remis au Café Nostalgica. La deuxième, un prêt de 30 000 dollars. Les deux furent approuvées par le CA.