Illustration Andrey Gosse
Par Maeve Burbridge, journaliste
Les étudiant.e.s ont été laissé.e.s sans repères la semaine dernière, lors de l’annonce de l’annulation du financement pour les clubs et services, et la clôture permanente de plusieurs commerces sur le campus. Pour apaiser les doutes, La Rotonde propose des réponses aux questions vis à vis le rétablissement du financement, des commerces, et les causes réelles de cet incident regrettable.
La Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO), autrefois le syndicat qui représentait les étudiant.e.s de premier cycle, a annoncé le 22 février qu’elle coupait le financement pour les clubs et services sur le campus. Quelques jours plus tard, La Rotonde a appris que la FÉUO fermait également tous ses commerces sur le campus. Cela inclut le dépanneur Pivik, le Café Alt, le bar 1848 ainsi que la librairie Agora.
Opinion publique en baisse
Peu de temps après la parution de ces malheureuses nouvelles, les syndicats étudiants actifs sur le campus, soit la FÉUO et son successeur dès le 1er mai, le Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa (SÉUO), ont voulu éclaircir la situation via les réseaux sociaux. Le seul problème : le Syndicat et la Fédération racontaient deux versions différentes de la même histoire.
Le fait de chercher un coupable de part et d’autre sur les médias sociaux n’a pas aidé à clarifier l’incompréhension généralisée et a semblé avoir un effet négatif sur l’image publique des deux syndicats. « Le SÉUO n’est pas coopératif et la FÉUO agit comme un enfant en colère. […] Des compromis sont nécessaires dans le but de trouver la meilleure solution pour nous et non pour satisfaire aux égos », déplore Christopher North, étudiant de première année en communications. Janelle MacPherson, étudiante qui termine sa deuxième année en travail social ajoute que « ce genre de situation n’inspire pas du tout la confiance ».
Silence…
Dans un courriel envoyé par la FÉUO aux employés licenciés, cette dernière indiquait : « Sachez qu’au cours de votre contrat de travail avec la FÉUO, vous auriez pu avoir accès à de l’information confidentielle. Vous avez le devoir de maintenir la confidentialité de cette information indéfiniment ». La Fédération n’a d’ailleurs pas fait suite aux demandes d’entrevue de La Rotonde à date de publication.
Importance de la communication
Pour tenter d’élucider les événements de la semaine dernière, La Rotonde s’est entretenue avec Francesco MacAllister-Caruso et Mik Vattiata, coordonnateurs du SÉUO. Ces derniers ont expliqué qu’en réalité, la fermeture des commerces n’est ni la faute de la FÉUO ni du SÉUO. Les coordinateurs attribuent la situation à un manque de communication, tout en ajoutant : « Notre priorité était de voir quels services étaient les plus facilement transférables pour entamer le transfert. De son côté, la priorité de la FÉUO était de gérer sa situation légale, s’assurer que ses actions étaient conformes aux normes juridiques », explique MacAllister-Caruso. Vattiata admet également que « côté communication, il y avait des lacunes ».
Le processus risque d’être long
Si le travail d’équipe du SÉUO et de la FÉUO pourra dorénavant avancer sans embûches, le Syndicat continue toutefois de faire face à certaines encombres de source externe. Pour achever un rétablissement du financement pour les services et clubs et procéder à une éventuelle réouverture des commerces sur le campus, le Syndicat devra mettre en œuvre au moins un référendum.
Le processus, qui risque d’être assez long, est nécessaire suite à l’adoption de politiques provinciales qui rendent optionnels les frais de cotisation administratifs. Les clubs, les services et les commerces du campus dépendent toutefois de ces frais de cotisation pour exister.
Le SÉUO explique que si les étudiants votent en faveur de l’approbation des frais de cotisation lors de premier référendum, soit du 3 au 5 avril, le processus de rétablissement des services pourrait être entamé dès le premier semestre de l’année scolaire 2019-2020.
Par opposition, si les étudiants votent contre les frais, le Syndicat devra tenir plus qu’un référendum. Dans ce cas-là, les coordinateurs prédisent que le financement ne sera rétabli qu’au deuxième trimestre de l’année scolaire 2019–2020. Le délai approximatif pour la remise en place des commerces demeure toutefois inconnue.
Élisez votre exécutif
La première semaine du mois d’avril est à marquer sur le calendrier en tant que semaine du référendum, mais également la semaine des élections pour les membres de l’exécutif du tout nouveau Syndicat. La campagne débutera le 24 mars, et les jours de vote prendront place du 3 au 5 avril. Il est possible de soumettre sa candidature dès maintenant.