Plusieurs ont dénoncé, comme l’a fait mon collègue Christopher Bernard dans sa chronique, le manque de sérieux de la dernière Assemblée générale. Plusieurs des interventions manquaient de savoir-vivre. Mais ça ne s’inscrit pas dans une rhétorique comme la FÉUO.
À mon avis, ceux qui étaient fondamentalement contre la FÉUO étaient les plus sérieux de la salle. Les étudiants qui ont enlevé du sérieux à cet exercice démocratique sont plutôt ceux qui se sont présentés pour maintenir le statu quo.
C’est aussi ceux qui critiquent et qui ne proposent rien.
Être fondamentalement contre la FÉUO, ça l’implique aussi de proposer autre chose. Une grève, par exemple. L’Assemblée générale, en théorie, est la plus inclusive possible. Mais dans ce contexte, c’était aussi un rendez-vous entre ceux qui l’ont réclamée, en circulant la pétition qui a rendu l’AG obligée, et l’exécutif de la FÉUO. C’était un rendez-vous bien organisé et respectueux qui n’a pas pu avoir lieu, faute de quorum.
Je pense aussi que c’est un rendez-vous qui déplait à plusieurs. Consciemment ou pas, ceux qui ne proposent rien n’ont pas apprécié tout le labeur que représente se déplacer jusqu’au Centre des congrès pour s’opposer à la grève. Même s’il n’y avait aucun mandat de grève à l’ordre du jour. En étudier la possibilité est déjà bien trop dérangeant.
Quand quelqu’un a demandé à Anne-Marie Roy si elle avait déjà rencontré un étudiant, on ne s’opposait pas sérieusement à la FÉUO. On ne faisait pas une critique de ses fondements. On entretenait tout le marasme qui accompagne l’inaction. Et ceux qui semblent y être les plus habitués ont cru pouvoir le faire avec incivilité. Dommage. Mais on ne peut simplement associer cet abrutissement à l’ensemble des revendications, dont certaines ont semblé être plus organisées que la FÉUO. Leur démarche aurait fait une Assemblée générale tout autre.
La critique constructive de l’AG, à mon avis, c’est celle qui sera en mesure de dépolariser les regroupements qui supportent des motions. Rassembler ceux qui ne voulaient pas payer pour l’assemblée activiste et ceux qui aimeraient voir une grève d’une journée pour montrer qu’ils ne veulent pas d’une dixième année de hausse de frais de scolarité. Parce que peu importe ce qui est débattu, il n’y aura qu’une seule FÉUO.
– Marc-André Bonneau
Co-rédacteur en chef