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Arts et culture

Laurence Ewashko : Rassembler des voix en quête d’humanisme

– Par Alexandre Millaire –

Avec un amour pour la chorale qui arrive à passionner des milliers de gens à Ottawa et à l’international, Laurence Ewashko, directeur de chorale et professeur de l’Université d’Ottawa, se montre infatigable face aux défis que pose la direction de maints ensembles dans la capitale.

Un homme de carrure imposante au regard bienveillant et avec le rire jamais bien loin, Laurence Ewashko s’est démarqué pendant la dernière trentaine d’années dans la capitale et au sein de l’Université d’Ottawa comme une figure centrale à son monde musical. Ancien de l’U d’O en éducation, son parcours l’a emmené à apprécier son héritage ukrainien en plus de ses racines manitobaines, comprenant des études en Ukraine – à l’époque où les fantômes du bolchévisme étaient toujours bien présents – et à Vienne. De remarquables tournants dans sa carrière semblent toujours être initiés par des amitiés cultivées, un amour du pouvoir de la langue (il en parle six) et un vouloir constant de mieux faire, que ce soit sa bourse au Conseil des arts du Canada, son embauche auprès des Petits Chanteurs de Vienne ou son retour à l’U d’O après l’insistance de Anthony King, ancien directeur de chorale, déchu dans l’épidémie de SIDA des années 80, qui lui avait transmis le flambeau du monde choral de l’Université.

Avec un style d’enseignement rigoureux et un horaire qui s’étend souvent sur les soirées et les fins de semaine, un temps de partage d’anecdotes, d’histoires et de leçons est toujours accordé au bénéfice de ses étudiants, dont plusieurs générations de chefs de chorale en herbe. Avec à son actif la Chorale de l’U d’O, l’Ensemble Choral, l’Ensemble Calixa Lavalée, les chœurs d’opéra de l’Université ainsi que des cours privés, une classe de direction de chorale, son groupe personnel, les Ewashko Singers, et la direction de toutes les chorales du Centre national des Arts, il est un artiste qui se décrit comme étant « quelqu’un qui a toujours tendance à dire oui ».

Parmi les moments forts que le public a pu apprécier dans les dernières années sont le Concerto de Schnittke, la Symphonie No. 8 de Mahler et le Messie de Haendel.

À l’horizon, une impressionnante série de concerts se dresse, dont le Requiem de Brahms sous le bâton du nouveau directeur du CNA, Alexander Shelley, le concert d’envoi de son chef d’orchestre courant, Pinchas Zukerman, le 9 avril, et le Liverpool Oratorio de sir Paul McCartney. Parmi ses rêves sont la création d’un Glee Club à l’Université. « Je crois qu’il n’y a rien de plus satisfaisant que d’avoir des hommes qui chantent ensemble », énonce-t-il, « surtout dans cette société qui détient tellement d’inhibitions par rapport à cette forme d’art pour les hommes, c’est important qu’ils aient une expression de leur musicalité et de leur permettre un endroit sécure dans lequel ils peuvent être émotifs ». En créant des espaces sains et créatifs, explique-t-il, on s’entraide pour tourner un monde sombre vers la lumière.

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