
L’Association des professeurs obtient gain de cause contre l’Université
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Par : Stéphanie Bacher
L’été dernier, l’Association des professeurs de l’Université d’Ottawa (APUO) avait obtenu gain de cause au cours d’un arbitrage qui l’avait opposée à l’Université d’Ottawa (U d’O). Cette dernière a été reconnue coupable d’avoir contrevenu à la convention collective en utilisant les données obtenues par l’intermédiaire du nouveau système d’évaluation en ligne, effectué par les étudiant.e.s, pour juger la carrière des professeur.e.s.
L’évaluation en ligne diminue la participation et facilite la discrimination
Susan Spronk, présidente de l’APUO, explique avoir initié des discussions avec l’Université depuis trois ans sur le sujet. Un projet pilote avait relevé plusieurs inquiétudes quant aux effets négatifs de l’évaluation en ligne. Selon Spronk, celle-ci tend à faire diminuer le taux de participation et à faciliter la discrimination envers les femmes et les minorités racisées, déjà présentes dans les évaluations papier, mais qui sont accentuées par l’anonymat lié à Internet.
Les évaluations devraient au contraire servir à améliorer la qualité de l’enseignement, selon elle, et non à punir les professeur.e.s en utilisant des outils qui discriminent certains groupes d’entre eux. Le syndicat étudiant SCFP-CUPE 2626 affirme sa solidarité avec les revendications de l’APUO dans cette affaire. Selon le président du syndicat, Patrick Lamoureux, les évaluations devraient être réalisées dans un contexte d’échanges respectueux entre l’employeur et les syndicats et non de façon répressive.
Le syndicat est également préoccupé par les répercussions négatives et les commentaires sexistes et racistes présents lors de l’utilisation des évaluations en ligne par l’Université et souhaite que ces évaluations soient plutôt des outils d’amélioration professionnelle.
Des évaluations peu utiles qui ne rendent pas compte de l’expérience étudiante
Le Commissaire à la vie académique de l’Association des Étudiant.e.s Gradué.e.s, Robert Head, confirme que les évaluations en ligne sont peu utiles et ne rendent pas réellement compte de l’expérience des étudiant.e.s dans les cours qu’ils suivent. Il souligne également que la confidentialité est un mythe et que l’Université pourrait toujours retracer les étudiants qui ont répondu aux évaluations en ligne.
De son côté, le Vice-président aux affaires académiques de la Fédération Étudiante de l’U d’O (FÉUO), Axel Gaga, souligne l’importance des évaluations des professeurs pour guider les professeurs afin qu’ils s’adaptent davantage aux besoins des étudiant.e.s. Il pense que les évaluations en ligne sont un outil qui donne une plus grande flexibilité aux étudiant.e.s qui peuvent prendre plus de temps pour mieux répondre aux questions. Il croit par contre que l’Université devrait mieux promouvoir son système d’évaluation en ligne, ignoré par de nombreux étudiant.e.s.