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Arts et culture

L’art social trouve le moyen de s’adapter

2 juillet 2020

Crédit visuel : Courtoisie

Par Noémie Calderon Tremblay – Journaliste

Afin d’adapter les quatre projets prévus cette année pour le programme L’art des quartiers d’Ottawa 2020-2021 à la situation actuelle, le Réseau des Arts d’Ottawa a organisé la rencontre zoom Essential services : Community Art and Social Distancing. Ce sont les artistes des projets Cercles du Savoir par le Collectif aigle et Condor, D’un stationnement à un point de rencontre communautaire dynamique, du festival Arts en folie en collaboration avec MASC et de l’organisation MOOV Ottawa dance qui ont participé à la discussion qui a lieu le 30 juin dernier.

L’événement a débuté par la présentation des différents projets. S’en est suivie une discussion avec les artistes participant, à propos des solutions et des changements possibles apportés aux projets. La conversation s’est finalement ouverte au public pour permettre aux invité.e.s de partager leurs préoccupations communes et échanger des stratégies, de meilleures pratiques et des idées pour l’année à venir.

À chaque groupe son projet

« Le Collectif aigle et condor est heureux de faire découvrir le savoir, l’art et la musique autochtones aux locataires du Beaver Barracks situé dans le quartier du Centre-ville d’Ottawa. Notre projet, qui se concentre sur la durabilité, les rythmes de la vie et la mobilisation de la communauté à travers les arts, sera une nouvelle aventure artistique pour les membres de notre collectif et les membres de la communauté », présente Margaret Boyle, artiste mentore du collectif.

Initialement, le festival Arts en folie souhaitait rassembler la communauté pour une soirée de célébration au cours de laquelle les participant.e.s auraient partagé leurs créations. « Ce programme est devenu une célébration annuelle de la fierté et de l’engagement de la communauté, mais étant donné le contexte actuel de COVID-19, des adaptations seront nécessaires afin de présenter les ateliers pour lesquels Arts en folie est reconnu », avertit Gerald Dragon, travailleur de développement communautaire au Centre de santé communautaire Côte-de-Sable.

D’un stationnement à un point de rencontre communautaire dynamique est projet de création d’espaces communautaires engagés dont le but est de créer un espace public positif à Vanier. Au cœur de ce projet, on retrouve l’idée de convertir un conteneur d’expédition usagé pour en faire un espace de création communautaire sur le terrain du stationnement du Centre des services communautaires Vanier (CSCV).

MOOV Ottawa Dance, quant à elle, est une organisation qui se spécialise dans la transmission du hip-hop et de différents styles de danse de rue. Elle organise dors et déjà des séances gratuites de mentorat  sur l’art d’être DJ, des cours de danse de rue en ligne et des entrevues vidéo avec les personnes-clés du monde de la danse de rue à Ottawa.

Préoccupations et idées des artistes

« On comprend que les projets ont initialement été élaborés avant l’arrivée de la COVID-19 et de toutes les mesures de sécurité sanitaire qui ont été prises. Alors, pour permettre aux projets de continuer à vivre, on cherche à retrouver l’essentiel et le corps du projet pour voir ce qu’on peut garder et l’adapter », explique Madeleine Boyes-Manseau, coordinatrice des programmes à Réseau des arts d’Ottawa.

En tant qu’artiste socialement engagée, Kseniya Tsoy confie qu’il est important que son projet continue de répondre aux besoins de la communauté quitte à le modifier.

L’artiste multidisciplinaire Renée Michaud s’interroge quant à elle sur la question suivante : « est-ce qu’on doit absolument le faire en ligne ou y a-t-il la possibilité de préparer le terrain pour lorsqu’on pourra se rencontrer à nouveau ? »

De son côté, la facilitatrice de l’engagement communautaire et des locataires à la Centretown Citizens Ottawa Corporation Hannah Vlaar se demande comment les autres artistes et elle-même pourront rejoindre ceux qui n’ont pas accès à internet. 

Solutions virtuelles et petits formats

Le festival qui est pour les tous petits va devoir se faire en grande partie ligne. « C’est très difficile de tenir des petits enfants à distances », souligne Micheline Shoebridge, codirectrice générale et directrice des programmes d’engagement communautaire pour Multicultural Arts for Schools and Communities (MASC). L’équipe réfléchit à une méthode qui permettrait des rencontres avec une ou deux familles à la fois et où tout le monde porterait des masques.

« Il y a des espaces et l’idée c’est plutôt de créer des plus petits événements qui respectent les règles de distanciation sociale », rapporte Gerald Dragon. Il ajoute qu’une autre solution serait de fournir la technologie à ceux qui n’y ont pas accès.

« Ce qui est permis et ce qui ne l’est pas, change au jour le jour », averti Shoebridge. La clé semble donc être de « toujours préparer deux ou trois scénarios au cas, ou le premier ne fonctionne pas », rappelle à son tour Boyes-Manseau.

Pour l’organisation de certains événements, Tsoy propose de distribuer du matériel et d’ouvrir leur studio pour une période de temps étendu à une personne ou à petits groupes à la fois. « Ce n’est pas tout le monde qui a le temps d’être là au bon moment pour participer habituellement, alors si les gens peuvent choisir leur moment c’est mieux », argumente-t-elle. Elle révèle que c’est aussi un moment de rendre l’art plus accessible à ceux qui seraient plus timides en ayant la possibilité d’y participer seul.e.

D’autres réunions axées sur le même modèle sont prévues ; les artistes comptent continuer à créer des liens avec la communauté et à adapter leurs projets, que ce soit par le biais du virtuel ou en mode présentiel. 

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