Inscrire un terme

Retour
Arts et culture

L’art sauvera l’ère de l’anthropocène

4 Décembre 2017

Par: Gabrielle Lemire, Cheffe Arts et culture

 

L’art est présent partout. Les gens sont nombreux à ne trouver qu’une fonction décorative aux oeuvres et ne voient aucun problème à ce que celles-ci soient confinées aux galeries des musées. D’autres préfèrent crier leur désaccord avec certains enjeux à travers des installations d’envergure qui contaminent le paysage urbain. L’aspect contagieux du travail de ces artistes permet à l’art de devenir plus accessible, un mot très en vogue dans le domaine récemment.

« Les musées, c’est pour les riches », vous direz-vous. Ou encore, la galerie serait-elle « ennuyeuse » ou ne plairait-elle uniquement qu’aux personnes âgées? Bien sûr, les oeuvres d’art présentées dans des galeries différentes le sont en fonction de publics très divers, il s’agit de trouver sa place.

M’étant promenée dans cinq expositions cette semaine, j’ai pu faire fondre une sculpture de cire d’abeille à l’aide d’un séchoir à cheveux et écouter l’adjointe à la conservation de l’art européen et américain Kirsten Appleyard analyser les deux nouvelles oeuvres de Gustav Klimt au Musée des Beaux-Arts (MBAC), tout ça dans la même journée. Il ne faut pas généraliser. De l’art, il y en a pour tous les goûts.

Comme les médias, l’art est un bon journal de bord pour l’humanité. Comme la mode, il suit les saisons, les tendances, les fléaux qui tourmentent la société du moment.

C’était le cas de l’exposition Transitoire, montée par des étudiant.e.s dans un laboratoire de génie biochimique au Pavillon Colonel By à l’Université d’Ottawa.

Plus éphémère que l’impact de l’activité humaine sur l’environnement, Transitoire cherchait à sensibiliser le public à notre arrivée imminente, ou pour certains, déjà établie, dans l’ère géologique de l’anthropocène.

Les lumières tamisées des projecteurs sur les oeuvres qui envahissent le labo. Les passerelles qui plient sous le poids des visiteurs incrédules d’apercevoir des oeuvres suspendues aux tuyaux du labo. Voir des étudiants déambuler dans un laboratoire de génie biochimique pour y regarder des oeuvres faites de matériaux recyclés. L’effet était réussi.

Les fossiles de l’activité humaine évoquant des spécimens retrouvés dans les manuels de sciences imprimés par imprimante 3D d’Uta Riccius fournissait la preuve que science et art peuvent collaborer pour informer ou changer les habitudes du public.

Emma Boase, étudiante en génie biochimique, ne croyait pas si bien dire quand elle a affirmé passer son temps à l’exposition à essayer de distinguer les oeuvres des installations déjà présentes sur les lieux. L’art peut définitivement occuper n’importe quel espace, traiter de n’importe quel enjeu. Découvrir la synergie de deux domaines autrement très peu conjoints a implanté chez moi une réflexion sur les manifestations artistiques auxquelles je tenterai d’assister en 2018.

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire