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Arts et culture

L’art par le peuple et pour le peuple!

Jacob Hotte
10 août 2023

Crédit visuel : Courtoisie de TRP613

Article rédigé par Jacob Hotte – Journaliste

Pour plusieurs critiques, la ville d’Ottawa est fréquemment décrite comme étant «la ville la plus plate au pays». C’est donc une surprise pour plusieurs Ottavien.ne.s que leur ville ait été classée sur la liste de CNN Travel cette année. Plusieurs sites webs touristiques, dont Tourisme Ottawa, mentionnent notamment la scène artistique urbaine d’Ottawa comme étant un de ses attractions importantes. 

StreetArtMiniature (SAM) est une artiste de style urbain situé à Ottawa. Elle incorpore des œuvres miniatures au sein de son art qu’elle décrit comme «l’art de rue minuscule pour l’œil vif». En ce qui concerne la scène d’art urbain ottavienne, l’artiste explique que même s’il ne se compare pas à celle d’autres métropoles, dont Montréal, elle croit réellement y voir un changement. Selon SAM, la présence de l’art de rue serait en croissance dans la ville, permettant ainsi à une augmentation des opportunités offertes à ces artistes.

Pour TRP613, artiste urbain ottavien, la Ville d’Ottawa est trop préoccupée par la suppression de l’art de rue. À son avis, elle dépense trop de ressources dans cet «enjeu» qui pourraient être redirigées vers différentes problématiques plus importants, comme l’itinérance

Graffiti c. Art de rue

Si la ligne entre le graffiti et l’art de rue peut être floue pour certaines personnes, il semble y avoir une réelle différence entre les deux. TRP613 précise que même si certain.e.s croient trouver la distinction entre les deux – soit l’illégalité du graffiti et la rémunération de l’art de rue – cela n’est pas toujours facile. Selon l’artiste, le processus légal derrière l’art de rue à Ottawa peut être compliqué, tout dépendant du médium artistique qui est choisi. TRP613, qui utilise comme expression les autocollants et la pâte de blé, remarque que ses méthodes sont considérées comme des zones grises puisqu’elles ne sont pas permanentes, et donc, plus difficiles à reconnaître pour la ville.

Selon un article de The Charlatan, le journal étudiant indépendant  de l’Université Carleton, la capitale nationale oeuvre à faire passer des lois afin de décourager le graffiti. La Ville menacerait ceux.celles qui seraient trouvées coupables de vandalisme avec des charges criminelles, des amendes, ou encore, des heures de service communautaire.

Tout de même, TRP613 déclare que ces deux sortes d’art sont deux notions similaires qui, d’après lui, s’entrecroisent. Il ajoute alors que la définition de ces concepts peut varier d’une personne à une autre.

SAM, quant à elle, reconnaît le graffiti comme un art basé sur le nom et qui est dédié à un public spécifique, dont d’autres artistes de graffiti. Par rapport à la notion de l’art de rue, elle soutient que ce type d’art se base plutôt sur des images, qui lui permet alors de s’adresser à un plus grand public, comparativement au graffiti. En fin de compte, SAM note que ces deux médias sont gratuits et publiques, ce qui fait d’eux d’excellents moyens d’exprimer la créativité de l’artiste.

Des artistes de chez nous

En tant qu’enfant des années quatre-vingt-dix, TRP613 a toujours été un admirateur de l’art de rue et du graffiti. Utilisant majoritairement des autocollants dans ses œuvres, l’artiste s’est beaucoup inspiré de l’âge d’or du hip-hop dans son style d’art. Il insiste que l’art urbain est le plus pur puisqu’il n’est pas nécessaire de se rendre à une galerie ou de payer pour l’admirer. C’est un sentiment partagé par SAM qui souhaite pousser le public à apprécier davantage leur environnement à travers son art, en plaçant des figurines miniatures partout dans la ville. 

En ce qui concerne les divers artistes de rues à Ottawa, SAM exprime son admiration pour plusieurs muralistes, dont D3m5 (Dems) et Doll, une équipe d’artistes formée par un couple, ainsi que Dan Mertlock, un artiste qui tente d’aider à la croissance de la communauté artistique. TRP613, nomme aussi d’autres artistes comme Finding Gnomey, Mimek, Mique Michelle et Marc Adomato, qu’il dit admirer grandement.

Conseils pour débutants 

TRP613 révèle qu’il n’y a pas d’âge précis pour commencer l’art de rue. Il soutient qu’il est nécessaire de trouver ce qu’on souhaite créer et de poursuivre avec une vision. L’artiste rappelle qu’Ottawa est en pénurie d’art de rue. Il encourage donc ceux.celles voulant le faire à commencer. TRP613 renchérit en invitant tou.te.s nouveaux.lles artistes à le contacter en cas de soucis.

SAM recommande de se rendre à des événements dédiés à l’art de rue afin d’obtenir des «trucs et des astuces» des artistes déjà présents sur la scène ottavienne. Un exemple mentionné par TRP613 est le festival d’art urbain House of PainT, qui incorpore le graffiti, le hip-hop et le break-dancing. Il précise que l’événement gratuit aura lieu le 12 août. SAM ajoute que House of PainT célébrera son 20e anniversaire cette année. Le festival met en œuvre la performance d’artistes de graffitis et de murales en direct. 

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