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Arts et culture

L’art du bonsaï

17 septembre 2018

Par: Nonibeau Gagnon-Thibeault, journaliste 

Avez-vous la patience de vous dédier à une sculpture en constante évolution, qui demande un entretien quotidien et peut prendre une décennie avant de se réaliser? C’est un défi que relèvent les amateurs de bonsaï. La Rotonde vous propose une excursion dans le monde des arbres miniatures.

Le bonsaï n’est pas une sorte d’arbre particulière comme on peut le penser, mais plutôt une forme d’art que l’on applique aux arbres pour qu’ils soient miniaturisés et semblent âgés. C’est-à-dire que sans l’intervention humaine, l’arbre choisi aurait atteint une taille adulte normale pour son espèce. Littéralement traduit par « arbre en pot », le bonsaï comprend plusieurs techniques, notamment la coupure et la ligature des branches.

« L’idée d’un bonsaï est d’avoir un tronc avec beaucoup de mouvements. Parfois, les branches ne sont pas toujours à la bonne place pour le design qu’on a pensé, donc on les positionne », explique Paul Lauzon, membre de la Société de bonsaï d’Ottawa, qui exposait ses petits arbres à l’ambassade du Japon samedi dernier.

Planifier sa sculpture

La planification est un aspect de l’art du bonsaï, car cela peut facilement prendre une décennie de sculpture avant d’arriver au résultat voulu. « Je fais des dessins de mon arbre. Je planifie s’il va être vertical ou plus penché. Quand on commence un bonsaï, on s’imagine ce qu’il aura l’air dans dix ans », souligne Lauzon.

Il est alors essentiel de bien réfléchir aux branches que l’on veut couper sur un arbre, au risque de ruiner des années d’entretien quotidien. « Tu dois y penser d’avance. Si tu coupes des branches sans y penser, tu risques de finir avec un résultat que tu n’aimes pas », avertit Owen Marsh, un débutant dans l’art du bonsaï. « Quand on laisse une petite branche à tel endroit, c’est pour qu’elle pousse vers la forme que l’on veut sculpter », renchérit le jeune amateur de bonsaï.

Un art exigeant

L’entretien quotidien est vital afin d’avoir une plante en santé et avec une bonne esthétique. Puisque l’arbre est petit et possède peu de feuilles, il est important de l’arroser chaque jour, parfois plusieurs fois par jour durant l’été, et d’ajouter de l’engrais hebdomadairement. « C’est ce qui prend le plus de travail », partage Lauzon.

C’est toutefois un plaisir pour lui de mettre tant d’efforts dans la réalisation d’un bonsaï, en soulignant que ce sont des arbres contemplatifs devant lesquels on s’imagine son vécu. « Quand on observe un bonsaï, c’est d’imaginer l’histoire que l’arbre aurait eu si c’était un arbre normal dans une forêt. Est-il comme ça à cause d’un feu de forêt ou d’intempéries? Le sculpteur raconte une histoire, d’une certaine façon », philosophe Lauzon.

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