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Par : Gabrielle Chénard – contributrice
Alors que les associations et représentants de la francophonie ontarienne pressent le gouvernement de l’Ontario à moderniser la Loi sur les services en français (LSF), La Rotonde s’est entretenue avec le Commissaire aux services en français de l’Ontario, Me François Boileau, à l’origine de l’appel à la refonte de l’accès aux services provinciaux en français.
La Rotonde : En quoi une réforme de la LSF pourrait-elle se distinguer de la loi actuelle ?
Me François Boileau : On a actuellement des régions désignées qui sont soumises à la loi sur les services en français et je pense que l’ensemble de la province devrait être la seule région. On pourrait obtenir des services en français partout où il y a des communautés francophones. Il faut bien comprendre que mon projet ferait en sorte que dans les régions où il y a des indicateurs de vitalité d’une communauté francophone, on offrirait des services en français. Quand il n’y a pas d’indicateurs, on n’offre pas de services en français; on ne va pas forcer des endroits qui sont totalement unilingues à offrir des services en français.
LR : Quels sont les objectifs de cette réforme ?
FB : Le but est de rendre la LSF beaucoup plus vivante, beaucoup plus organique et beaucoup plus réelle pour l’ensemble de la communauté francophone et que cette loi-là puisse aider à favoriser le développement de cet ensemble. J’avais en tête cet objectif-là depuis que je suis rentré en poste il y a 10 ans puisque j’ai bien vu au cours de mon mandat que la loi avait ses limites.
LR : Selon vous, pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas l’appétit pour une refonte de la LSF ?
FB : Parce qu’il n’y a pas encore de démarches. Ils n’ont fait aucune proposition et n’ont entrepris aucune discussion avec les membres de la communauté.
LR : Il y a-t-il des services à Ottawa qui nécessitent des changements, selon les plaintes que vous avez reçues ?
On reçoit quand même un peu plus de plaintes de la part de citoyens d’Ottawa que d’ailleurs en Ontario puisqu’ils sont plus sensibilisés à la LSF. Cela dit, les gens d’Ottawa sont quand même assez bien desservis en matière de santé, l’accès à la justice qui est un gros morceau qu’on vient de régler, et il y a une société d’aide à l’enfance à Ottawa qui est sensée offrir des services en français. Je ne dis pas que tout va bien à Ottawa, on reçoit quand même quelques plaintes par rapport à la ville d’Ottawa dont certaines plus sensibles que d’autres.
LR : En considérant la LSF, est-ce qu’une politique de bilinguisme demeure pertinente pour Ottawa ?
FB : La région d’Ottawa est désignée sous la LSF, mais la Ville s’est aussi dotée d’un règlement municipal. Celui-ci exclut quand même quelques services essentiels. De dire qu’Ottawa serait officiellement bilingue, ça voudrait dire que l’ensemble des services d’Ottawa devrait être bilingue, y compris ces services qui, actuellement, ne sont pas sous l’obligation d’offrir des services en français.