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La relève scientifique en français assurée

28 janvier 2013

– Par Camille Lhost – 

Alors que dans les années 1990, l’anglais semblait être la langue privilégiée pour les textes universitaires, aujourd’hui la tendance s’est inversée et les langues nationales résistent. Au Québec, les étudiants utilisent plus souvent le français que l’anglais dans leurs thèses et leurs mémoires de recherche.

« Il y a vingt ans, on pensait que le monde entier baragouinerait l’anglais, que ce soit à l’école, au travail ou dans les loisirs. Aujourd’hui ce n’est plus le cas, les langues nationales résistent », explique Christian Vandendorpe, professeur au Département de français de l’Université d’Ottawa (U d’O). Ce dernier remarque que la tentation de rédiger des textes en anglais est forte, mais que la volonté de conserver la culture et l’identité de son pays l’est encore plus. « Si on commence à écrire dans une autre langue que la sienne, c’est le début de la fin », alerte-t-il.

Conserver la valeur culturelle du français

Pour Christian Vandendorpe, le français doit être sauvegardé pour ses aspects historiques, politiques et socioculturels. « Les Canadiens de l’est ont toujours contré l’agresseur anglais. Ils sont avant-gardistes dans ce registre », ajoute-t-il. Dans le domaine des sciences pures, l’anglais prend une place plus importante que le français, mais sa progression ralentit également.

Jennifer Dion, agente de recherche au Conseil supérieur de la langue française (CSLF), a travaillé durant près de deux ans sur les conséquences éventuelles engendrées par la faible utilisation du français dans les textes de recherche universitaire. Le rapport intitulé Le défi de former la relève scientifique d’expression française, publié par le CSLF en décembre dernier, conclut que les étudiants rédigent leurs travaux universitaires en priorité en français alors que les sources consultées sont en anglais. Au contraire, Mme Dion relate une augmentation de la rédaction d’articles effectuée en anglais. Selon elle, les universitaires espèrent être publiés dans des revues scientifiques d’envergure internationale et reconnus à l’échelle mondiale en écrivant en anglais.

Encourager l’utilisation du français à l’université

Les universités sont des acteurs primordiaux dans la défense du français, par le biais de chartes qui prônent la langue de Molière dans les communications, le travail et les affaires scolaires. « Durant notre étude, nous avons constaté que la majorité des étudiants ignorent l’existence de ces textes », note Jennifer Dion. Elle considère que les universités doivent mettre en place des politiques de défense du français à travers des exemples concrets pour en informer les membres du personnel, le corps enseignant et les étudiants.

Christian Vandendorpe avance plusieurs idées afin de promouvoir l’utilisation du français à l’université: des récompenses lors de recherches exclusivement en français, le soutien aux revues scientifiques et de recherche francophones, ou encore l’augmentation des échanges entre pays francophones. Il conclut: « Il ne faut pas baisser les bras, mais continuer à promouvoir le français ».

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