Crédit visuel : Andrey Gosse – directeur artistique
Par Pascal Vachon – Journaliste
À moins de cinq jours des élections fédérales, les sept candidat.e.s d’Ottawa-Vanier ont prit part à un débat. La crise du logement abordable, l’environnement, la pauvreté et le système de paie Phénix ont été les principales thématiques débattues.
Des mesures pour réduire la pauvreté
Historiquement et encore aujourd’hui, Ottawa-Vanier est l’une des régions où l’écart entre riches et pauvres est des plus prononcé. Le revenu moyen par habitant est de 61 273$. Pourtant, près de 48 % de la population a un revenu en dessous de 30 000$, selon un recensement de 2016 par Statistique Canada.
15 % des résident.e.s de la circonscription d’Ottawa-Vanier ont eu recours à des banques alimentaires en 2018, selon Feed Ontario, organisme s’occupant de la mise sur pied de banques alimentaires en Ontario. L’organisme ajoute qu’Ottawa-Vanier est la circonscription qui requiert le plus de banques alimentaires par habitant en Ontario.
Mona Fortier, la députée sortante libérale a partagé, lors d’une course à l’investiture en 2017, qu’elle et son parti ont « créé 1,5 million d’emplois, c’est la première fois en plusieurs années que le taux de chômage a été aussi bas, on a réduit la pauvreté. […] [Ils veulent] continuer à faire des investissements dans le but d’avoir une classe moyenne riche et prospère ».
« Les gouvernements libéraux et conservateurs du passé ont toujours eu une économie qui bénéficiait au 1 % de la population. Si je suis votre député, je serais du bord des travailleurs et non des corporations » a répondu Stéphanie Mercier, représentante du Parti Néo-démocrate (NPD).
Tous les candidat.e.s ont identifié la réduction de la pauvreté comme une de leurs priorités dans leur programme électoral. « S’il y’a autant de pauvreté, c’est parce qu’il y’a un problème de croissance économique, il faut créer plus d’emplois qui ne sont pas à 14$ de l’heure », juge le conservateur Joël Bernard.
Régler le fiasco Phénix
La situation des citoyen.e.s de la classe moyenne et riche écopent aussi en raison des failles au système Phénix. Le système de paie fédéral a affecté plus de la moitié des fonctionnaires canadien.ne.s, certain.e.s ne recevant presqu’aucune paie durant plusieurs mois. Le problème n’est pas passé inaperçu au débat.
« Je me compte chanceux de participer au débat de ce soir et d’être en campagne électorale, car il y’a quelques mois, je n’étais même pas certain de recevoir mon chèque de paie », a avoué le candidat du Parti populaire du Canada, Paul Durst.
La libérale Mona Fortier s’est exprimée sur le sujet; « [les libéraux ont] hérités du mauvais système que nous ont laissé les conservateurs en 2015 […]. Je suis contente de dire que le tiers du problème est déjà réglé, mais on va continuer à améliorer le système ».
Le candidat indépendant Joël Altman a répondu au discours de Fortier; « il semble que le tiers du problème est réglé, alors on ne devrait plus avoir de problèmes : en 2027 ?».
L’environnement, selon Ottawa-Vanier
« On veut investir dans des technologies qui vont aider à réduire les gaz à effet de serre (GES) et créer des emplois. On ne veut pas investir dans une taxe sur le carbone qui est complètement injuste », a déclaré Joël Bernard, du Parti conservateur.
Fortier a ajouté que « la pollution ne peut plus être gratuite », et qu’il faut absolument mettre un prix là-dessus.
Selon la candidate verte, Oriana Ngabirano; « si l’on veut protéger la planète, il faut d’abord protéger nos propres concitoyen.ne.s. Mon objectif numéro un est de réduire la pauvreté. Quand on se soucie de ce qu’on va manger, on se fou du choix entre papier et plastique ».
Un système électoral mitigé
La réforme électorale a été le premier sujet abordé par les candidat.e.s lors du débat. Presque tous les candidat.e.s ont pointé du doigt la promesse non tenue de Justin Trudeau, Premier ministre actuel du Canada, de réformer le mode de scrutin proportionnel.
« Justin Trudeau n’a pas voulu changer la réforme et ne la changera pas, car le système actuel profite aux gros partis. [Ces derniers] reçoivent de l’argent s’ils obtiennent un certain pourcentage des votes, » a déclaré la candidate des verts, Ngabirano.
Le site de projection électorale QC 125 prévoit à 98 % de chances que le Parti libéral l’emporte dans la circonscription. Mona Fortier est favorite avec 41 % des voix, suivie des Néo-démocrates et des conservateurs avec respectivement 27 % et 17 %. À noter qu’Ottawa-Vanier est rouge depuis sa création, en 1936.