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La lutte féminine pour une sécurité équitable

29 septembre 2019

Photo courtoisie

Par Noémie Calderón Tremblay – Journaliste et Camille Cottais – Bénévole

Les manifestant.e.s étaient nombreux à se réunir pour la 41ème édition de La Rue, La Nuit, les femmes sans peur.

La majorité des manifestant.e.s présent.e.s le jeudi 26 septembre dernier étaient des femmes, bien que quelques hommes s’étaient présentés aussi. Muni.e.s de sifflets et de pancartes à slogans, ils ont défilés à travers le centre-ville d’Ottawa, depuis lHôtel-de-Ville jusqu’au Centre Rideau.

Sur leurs affiches, il était possible de lire des slogans tels que : « Not this pussy », « No more excuses for rape », « We unite to take back the night » ou encore « Respect my existence or expect my resistance ».

Cette marche annuelle, organisée par le Centre d’aide et de lutte contre la violence à caractère sexuel (CALACS), vise à sensibiliser le public par rapport à la violence faite aux femmes, à dénoncer les agressions à caractère sexuel et à réclamer les lieux publics comme des endroits sécuritaires pour les femmes.

Un mouvement nécessaire

Pour les militant.e.s à la marche, il est toujours important, en 2019, de revendiquer le droit de la femme à se sentir en sécurité dans les endroits publiques. Nicole Bedford, documentariste sur le militantisme sur la violence faite aux femmes, pense que « nous avons besoin d’événements comme celui-ci pour rappeler que la violence faite aux femmes, ce n’est pas terminé ».

Les raisons de marcher des femmes sont multiples. La survivante et militante au CALACS, Paméla Mubeza, aimerait pouvoir retourner chez elle à pied sans avoir peur. Elle estime qu’ « il faut revendiquer tant que des femmes se sentiront opprimées et brimées dans leur liberté ». La députée et ministre fédérale de l’environnement Catherine McKenna, quant à elle, disait marcher pour lutter contre le fait que que ce soit toujours autant tabou de parler de viol.

Josée Guindon, intervenante du CALACS, disait être contente de la médiatisation des cas d’agressions sexuelles, mais regrette que les centres d’aide pour les victimes de ces agressions ne reçoivent toujours que très peu de subventions. Elle explique qu’après le mouvement #MoiAussi, la demande en matière d’accueil de victimes de violence sexuelle a fortement augmenté. L’association CALACS devait recevoir 16,000$ pour y répondre. Cependant, le gouvernement provincial de Doug Ford a annulé ce financement supplémentaire.

Comment agir?

Guindon déplore le fait que que « beaucoup de femmes ne savent même pas qu’elles ont été victimes d’agressions sexuelles ». La prise de conscience de ce phénomène serait la première étape à suivre pour efficacement lutter contre la violence sexuelle faite aux femmes.

Ensuite, continue-t-elle, « il faut changer le système de justice, celui-ci protège l’agresseur : ça ne peut plus continuer, si l’on consulte Statistiques Canada, on voit que le seul crime qui a augmenté depuis l’an passé est l’agression sexuelle, c’est non seulement un problème systémique, mais de société ». Surtout, il faut en parler et impliquer le plus de personnes possibles, d’après Guindon.

Elle conseille également à tous d’être vigilant.e.s, et de veiller non seulement à leur propre sécurité, mais également à la sécurité d’autrui. Guindon suggère à tous d’avertir un responsable si il ou elle est témoin de discours ou de gestes inappropriés.

Protéger les plus vulnérables

L’association CALACS souligne qu’elle porte une attention particulière aux femmes les plus vulnérables et victimes de multiples discriminations comme les femmes racialisées, lesbiennes, transgenres ou autochtones.

Une minute de silence a eu lieu au nom des femmes indigènes assassinées, avant le discours d’une militante du CALACS, qui a rappelé qu’au Canada; une agression sexuelle a lieu toutes les 17 minutes. Elle a tenu à souligner qu’à Ottawa, il est encore difficile pour la population francophone d’avoir accès à des services de premiers répondants bilingues.

Elle termine en conseillant à tous d’être au courant des ressources qui viennent en aide aux victimes d’agressions sexuelles de leur région, par exemple la ligne téléphonique SOS violence conjugale qui opère 24 heures sur sept, ainsi que le CALACS, qui dispose d’un numéro de téléphone ainsi qu’un site web pour venir en aide aux victimes de violence sexuelle.

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