En octobre dernier, le Justice Centre for Consitutional Freedoms a publié son rapport annuel sur la liberté d’expression dans les universités canadiennes, jugeant celles-ci selon la qualité de leur administration et de leur syndicat étudiant. La FÉUO a reçu un F, ce qui en fait un des pires syndicats étudiants au pays. Selon le rapport, les politiques de la Fédération pourraient être utilisés afin de censurer des clubs et des candidats électoraux.
La FÉUO se proclame comme un « organisme démocratique et coopératif. » Cependant, en constatant l’état de celle-ci, un poème de Percy Bysshe Shelley nous vient en tête : « ‘Contemplez mes œuvres, Ô Puissants, et désespérez!’ À côté, rien ne demeure. Autour des ruines de cette colossale épave, infinie et nue, les sables monotones et solitaires s’étendent au loin. »
En novembre dernier, la présidente de la FÉUO est élue avec le mandat fortifié de 0,27 % des étudiants. Un mandat gagné par 14 votes. Lors des élections générales, les gagnants sont choisis par 5-8 % des étudiants, et ces gagnants ont souvent des idéologies très proches à celles de leurs prédécesseurs. En effet, des prédécesseurs se proclament souvent ouvertement en faveur de certains candidats.
La promotion pour ces élections se voit toujours critiquée. Selon le budget disponible en ligne, la FÉUO dépense au-delà de 10 000 $ sur les élections, au-delà de 100 000 $ sur Zoom Productions et près de 300 000 $ sur la promotion. Avec un taux de participation étudiante aussi bas, il faut se demander si c’est de l’argent bien dépensé.
La situation est encore pire quant aux assemblées générales. Étouffé par un manque de promotion et de planification, personne n’y participe. Même quand quelqu’un participe, ça ne mène pas à grand-chose. Chaque motion visant à la réforme de la FÉUO a été rejetée par le Conseil d’administration, à l’exception du Centre des étudiants racialisés, qui a été rejeté dans un référendum. Il reste toujours la FCÉÉ – une organisation dite démocratique qui ne publie aucune information sur ses assemblées et qui ne laisse aucun syndicat la quitter.
Malheureusement, la FÉUO ne semble pas voir cette réalité. Elle se dit contente de ses promotions, contente de ses réussites démocratiques, et optimiste pour le futur. Mais rien ou presque ne change – les mêmes problèmes sont présents depuis des années et il existe trop peu de voix parlant ouvertement des grandes réformes nécessaires. Ceux qui en parlent ne sont pas souvent écoutés. La FÉUO est-elle une démocratie? En théorie, oui. En pratique, peut-être pas.
- Nick Robinson