– Par Sara Ghalia –
…Ou pas.
Comme vous le savez tous – du moins je l’espère – la semaine dernière était une semaine de campagne en prévision des élections de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO). Concrètement, ce que ça veut dire, c’est que dans plusieurs de vos cours, un(e) étudiant(e) s’est présenté(e) pour vous expliquer en 30 secondes pourquoi vous devriez voter pour lui/elle. Habituellement, ça se passe comme suit : on donne son nom, son « parti », parfois la position convoitée et deux ou trois idées qu’on défend (bilinguisme, équité, etc.). Si ça, déjà, ce n’est pas assez redondant pour vous, le campus s’est aussi rapidement rempli de quelques centaines d’affiches (peut-être moins, j’avoue que je ne m’ennuie pas assez pour les compter une à une), toutes avec des visages souriants qui – on l’espère – vont faire croître en vous un sentiment de confiance et d’estime pour ces personnes. Si ça a marché ou pas pour les candidats, on le saura bien assez tôt. Les étudiants les plus passionnés de politique étudiante se sont sans doute présentés aux débats électoraux – l’un ayant eu lieu mardi et l’autre mercredi. Tous les candidats se sont présentés. On a aussi parlé du référendum pour les étudiants en développement international et mondialisation. Rien de brillant là non plus, on applaudit tout de même les efforts de plusieurs pour avoir présenté leurs idées sans trop s’embrouiller et dans un discours aussi bilingue que possible.
Par contre, ce qui est ressorti de la semaine – du moins pour moi – c’est le manque d’imagination, de créativité et de nouveauté de la part des candidats. C’est sûr, le budget est serré, mais même sans un sou, on peut ajouter de la saveur à une semaine qui fut assez terne. Elle n’aura probablement pas réussi à intéresser les étudiants « non-politiqués », ceux qui ne font pas partie des petits cercles bien implantés dans la politique étudiante de l’U d’O et qui, pour la plupart, n’auront pas été impressionnés par l’absence de créativité chez les candidats.
En gros, ce sont ceux qui font partie du 92 % qui n’ont pas estimé qu’il fût important de voter l’année dernière. Et ce chiffre revient souvent dans les discours des candidats, qui disent vouloir changer cela (lorsqu’on aura voté pour eux, il faut le préciser). A-t-on pensé à sortir des discours et des campagnes traditionnels? Pas vraiment. On aurait pu utiliser de la musique, de l’art visuel… mais non. Intéresser les étudiants autrement que par des posts Facebook, aller à leur rencontre en dehors des 30 secondes – qui, dans mon cas, ont toutes sonné forcées et apprises par cœur – voilà le défi que je lance aux candidats des prochaines années.