– Par Émilie Deschamps –
Bienvenue à l’université! Les élèves luttent entre eux pour obtenir des bourses ou des stages,tandis que l’administration cherche à attirer toujours plus d’étudiants et à augmenter son prestige (qui se reflète en partie par les palmarès universitaires).
Hors du milieu universitaire, les choses ne sont pas bien différentes : les artistes ont leurs galas, les sportifs leurs tournois, et même les milieux communautaires décernent maintenant des prix.
Il semble que, tout au long de notre vie, nous soyons socialisés pour la compétition. Il me semble que la coopération ne sera bientôt plus une option.
Car la crise environnementale à laquelle nous sommes confrontés, mais aussi les difficultés économiques et politiques, ne peuvent être réglées que collectivement. Dans le cas des bouleversements écologiques, il est notamment impératif de mettre en place des solutions rapides et radicales, à moins d’accepter de conduire l’humanité à sa perte.
Un changement culturel majeur, qui permettrait l’avènement d’une société valorisant beaucoup plus la coopération, me semble donc nécessaire. Car, peu importe ce que peut réussir un individu poussé à l’excellence par la compétition, ce sera toujours moins que ce que l’on pourrait atteindre collectivement
Ce changement peut prendre racine dans les milieux universitaires. Comme le rappelle Normand Baillargeon dans son court essai Je ne suis pas une PME, des libres penseurs se sont à plusieurs reprises détachés des institutions dont ils faisaient partie pour fonder des écoles alternatives (voir New School of Social Research). Ces dissidents, élèves et professeurs, ont aidé l’université et, par extension, leur société à évoluer.
Moins radicalement, les universités populaires sont de bons moyens de changer la manière de transmettre le savoir et le contexte dans lequel l’échange a lieu. À quand une telle initiative à Ottawa, pour enfin renverser la tendance?