Par  Hélène Labelle

Bizarreries, drôleries et non-sens poétique se mélangent dans une performance intime à la quatrième salle du Centre national des Arts (CNA).

Le 16 octobre dernier, Klô Pelgag, costumée comme à l’accoutumée en squelette, occupait la scène OTTAWA PRESENTE. La Rotonde s’est invitée et a dégusté ses balades mélodieuses.

Pour les néophytes, il faut savoir que sa musique imagée et colorée lui a valu à elle et son équipe six nominations à l’ADISQ cette année et l’honneur d’être révélation Radio-Canada 2014-2015. Artiste internationale déjantée aux multiples talents, Klô Pelgag maîtrise un style authentique qui ne permet aucune imitation, combinant à la fois le douceâtre extravagant, jazz et métaphores désopilantes, même bizarres et fantaisistes.

Jouer au CNA, et au Festival de l’Outaouais Émergent le mois dernier, Klô Pelgag en « est bien heureuse ». Dans une salle intime, au rythme d’un public qui récitait les paroles de ses chansons, la jeune artiste a récité les derniers succès de son album L’alchimie des monstres, en proposant des intermèdes absurdes dont seule elle a le secret. Sur ses interruptions pleines de drôleries entre ses chansons, elle déclare : « C’est un côté de moi qui ressort parce que c’est le côté de moi qui s’amuse! C’est ça exposant dix! »

Entourée de musiciens costumés, elle joue du piano en chantant mais s’approprie momentanément les autres instruments de son spectacle en se mouvant sur scène dans un décor foncièrement comique. L’aspect visuel est en effet incontournable pour elle : « Les costumes, c’est ma vision du spectacle. Ça rallie tout ; ça crée une bulle, voire un genre d’intimité. Bien sûr, il y a la musique qui crée l’unité ; le visuel, lui, parfait le tout ». Ses inspirations pour l’écriture quant à elles? « Je m’inspire d’êtres humains, des arts visuels et de la nature, même si ça peut sonner « quétaine » ».

Klô Pelgag se soucie également du renouvellement artistique et de la promotion d’organismes culturels à but non-lucratif. Elle est en effet porte-parole de Coop-Paradis, une coopérative artistique « qui encourage beaucoup la relève de la région du Bas-Saint-Laurent et ses artistes

établis ». Elle se préoccupe néanmoins de la population estudiantine en n’hésitant pas à faire une déclaration solennelle aux étudiantes et étudiants de l’Université d’Ottawa, toujours sur un ton pince-sans-rire : « Il faut dormir. Attention au café puisqu’il n’est pas nécessairement votre ami. Si tu n’es pas bien dans ce que tu fais, tu peux toujours faire autre chose. Je t’aime. Je t’embrasse. »

Elle quitte sur ces mots la région de Gatineau-Ottawa pour performer à Sherbrooke le 1er novembre prochain, puis à Montréal au Club Soda le 6 novembre prochain.