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Kathleen Wynne présente des excuses aux Franco-Ontariens

29 février 2016

Par Didier Pilon

« Aujourd’hui, au nom du gouvernement de l’Ontario, je présente des excuses à tous les Franco-Ontariens dont la famille et la communauté ont souffert à cause du Règlement 17. » Tels ont été les mots de la Première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, devant l’Assemblée législative lundi dernier. Plus de cent ans après l’instauration du Règlement 17, la communauté franco-ontarienne réagit avec ambivalence aux excuses officielles du gouvernement.

« Le Règlement 17 a fait preuve de mépris à l’égard de l’identité et de l’égalité des Franco-Ontariens », a souligné Wynne. Selon le Règlement instauré en 1912, l’enseignement en français en Ontario était illégal au-delà de la deuxième année. Les écoles qui résistaient à cette loi perdaient leur financement.

C’est en octobre 2015 que l’Association canadienne-française de l’Ontario (ACFO) de Sudbury, avec l’appui du député libéral Glenn Thibeault, a réclamé que le gouvernement se prononce au sujet du Règlement. Ce n’était toutefois pas la première fois qu’une telle demande était déposée. En 2010, la ministre des Affaires francophones, Madeleine Meilleur, avait reçu une demande similaire qui n’avait pu su susciter une réaction officielle du gouvernement.

Des actions concrètes

Suite au discours de Wynne, plusieurs organismes ont profité de l’occasion pour demander des réparations. « Ces excuses doivent être suivies d’actions concrètes », a réclamé Geneviève Borris, coprésidente du Regroupement étudiant franco-ontarien, qui milite activement pour une université unilingue francophone en Ontario.

Linda Cardinal, professeure à la faculté des Sciences politiques et titulaire de la Chaire de recherche sur la francophonie et les politiques publiques, ne partage pas cet avis. « Les acteurs à l’origine de cette demande voulaient des excuses. Je pense qu’il faut respecter leur demande. Pour ce qui est des réparations, ça sera pour une autre fois, dans un autre contexte. »

 Le Règlement à l’U d’O

« L’impact direct du Règlement 17 sur l’Université d’Ottawa (l’U d’O) est très limité », affirme Michel Prévost, archiviste en chef de l’Université. Puisque l’U d’O est une institution privée, elle n’avait pas à se soumettre à la législation.

« À l’époque, les gens finissaient rarement leur école primaire et seulement une élite issue des écoles privées, du Québec et des États-Unis pouvait se permettre d’aller à l’Université. »

Prévost n’affirme pas pour autant que le Règlement n’a pas laissé de marque. « L’impact du Règlement 17 n’arrête pas en 1927 quand on le met en veilleuse ou en 1944 lorsqu’on le fait disparaitre. Ça a eu un impact sur plusieurs générations. »

« Le Règlement 17 a envoyé le message que le français n’avait pas sa place en Ontario. Des générations de gens ont été gênées de parler français. On ne peut pas quantifier l’impact que ça a eu. »

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